Baisse des salaires et loi du moins pire

Après le choc du confinement, des entreprises au bord du gouffre veulent réduire les salaires. Ce n'est jamais un bon choix. Mais sous conditions, ce peut être parfois le moins pire.
No money pockets
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Les entreprises vont-elles baisser les salaires pour sortir de la crise économique ? Chez l'équipementier aéronautique Derichebourg, la direction propose aux salariés d'abandonner leur treizième mois pour limiter les licenciements. La compagnie aérienne RyanAir veut diminuer de 10 % le salaire des hôtesses et stewards. Le journal L'Équipe entend réduire les rémunérations. Les cas vont se multiplier dans les prochaines semaines. Le gouvernement a logiquement réduit la voilure de son dispositif exceptionnel d'indemnisation du chômage partiel après le déconfinement des Français.

Et il avait créé en 2017 un outil qui facilite les baisses de salaires en entreprise : l'accord de performance collective. Avec une activité en progression, il avait peu servi. Il en va tout autrement aujourd'hui. Il serait cependant catastrophique que les baisses des salaires se généralisent. Un tel mouvement enclencherait une spirale dépressive effroyable : moins de salaires, moins d'achats, moins de production, moins de salaires...

Le constructeur automobile Henri Ford s'en retournerait dans sa tombe, lui qui augmentait les ouvriers pour qu'ils puissent acheter davantage de produits - et pas seulement des voitures, contrairement à la légende. L'économiste John Maynard Keynes aussi, qui théorisait demande globale et rigidité à la baisse des salaires.

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