Philippe Monguillot, 59 ans, a été roué de coups dimanche par des passagers dont il exigeait le port du masque. Le premier ministre Jean Castex a assuré que «la Justice punira les auteurs de ce crime abject».

Philippe Monguillot
Philippe Monguillot, le chauffeur de bus agressé dimanche à Bayonne, et qui était en état de mort cérébrale depuis, est décédé vendredi en fin d'après-midi, a annoncé sa fille Marie à une correspondante de l'AFP.

«Nous avons décidé de le laisser partir. Les médecins étaient pour et nous aussi», a-t-elle dit, tandis que sa mère Véronique a a annoncé sur les réseaux sociaux «Mon époux s'est éteint à 17H30, RIP mon amour».

Réactions politiques

A l'annonce de la mort de Philippe Monguillot, Jean Castex a assuré sur Twitter que «la Justice punira les auteurs de ce crime abject». «Le décès de Philippe Monguillot, lâchement agressé dimanche à Bayonne pour avoir accompli son travail, nous touche en plein cœur. La République reconnaît en lui un citoyen exemplaire et ne l'oubliera pas», a-t-il écrit.

«J'adresse mes sincères condoléances à la famille, aux proches et aux collègues de Philippe Monguillot (...) Cet acte odieux et lâche ne doit pas rester impuni», a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui se rendra samedi à Bayonne pour un point sur la sécurité dans la ville avec les responsables des services de l'Etat.

«Tuer pour avoir simplement voulu faire respecter les règles. Ce meurtre ne doit pas rester impuni. Les condamnations doivent être exemplaires et les peines vraiment exécutées», a réagi sur Twitter le président du Conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand (ex-LR).

«Quand l'Etat va-t-il réagir face à ces barbares qui tuent des innocents?», s'est sur Twitter interrogé Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, en appelant à «rétablir l'ordre». Enfin, qualifiant les agresseurs présumés du chauffeur de «racailles», la présidente du rassemblement national Marine Le Pen a appelé sur Twitter «au sursaut et à la révolte face à cette sauvagerie».

6000 personnes à la marche blanche

Jeudi, 6000 personnes s'étaient réunis à Bayonne lors d'une marche blanche pour lui rendre hommage. «Cette marée humaine c'est important, c'est un soutien incroyable», avait-elle ajouté, très émue, plusieurs fois aux larmes, par les nombreux applaudissements et marques de soutien.

Portant une grande photo d'elle et de son mari enlacés, elle a marché en tête du défilé avec ses filles Marie, 18 ans, Manon, 21 ans et Mélanie, 24 ans, chacune avec un bouquet de fleurs blanches en mains. Derrière elles, des élus locaux et des salariés de Chronoplus, le réseau de l'agglomération de Bayonne/Anglet/Biarritz.

Les deux suspects âgés de 22 et 23 ans et connus des services de police

Selon le parquet de Bayonne, le chauffeur de bus a été victime d'une agression «d'une extrême violence» alors qu'il voulait contrôler le ticket d'une personne et exigeait le port du masque pour trois autres.

Agés de 22 et 23 ans et connus des services de police, deux hommes soupçonnés d'avoir porté les coups ont été mis en examen pour tentative d'homicide volontaire et écroués. Deux autres individus, des trentenaires, ont été écroués et mis en examen, notamment pour «non assistance à personne en danger».