Faudra-t-il fournir ses coordonnées avant de déjeuner dans un restaurant ou de prendre un verre dans un bar ? Face à l'augmentation du nombre de cas de Covid-19, la mairie de Paris envisage de demander aux restaurateurs et cafetiers de tenir un registre des clients ayant fréquenté leur établissement.
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Sur la base du volontariat ?

Une telle précaution permettrait aux autorités sanitaires de recenser plus facilement les personnes ayant été en contact avec une personne atteinte de la maladie. StopCovid ne fonctionne pas, personne ne s'est mis sur cette application, il y a deux millions de personnes (qui l'ont téléchargée). C'est totalement insuffisant, il faut trouver d'autres solutions qui responsabilisent les gens , constate Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris en charge de la Santé publique.

Ce fonctionnement, déjà en vigueur en Allemagne et en Belgique, pourrait être appliqué à Paris sur la base du volontariat. Les données ainsi collectées seraient détruites par les gérants au bout de trois semaines.

Certains restaurateurs sont sceptiques. C'est très compliqué à mettre en place, estime, perplexe, Simon Molina, responsable au bar-restaurant L'Abreuvoir, dans le XVe arrondissement. Nous avons plusieurs centaines de clients par jour et nous manquons de temps pour s'assurer que tout le monde remplit bien sa fiche. Même le stockage des documents nous poserait problème.

« Ce n'est pas au gérant de faire la police »

Les syndicats de la profession doutent que les entreprises puissent s'assurer que tous les consommateurs se plient à la règle. Pour Laurent Lutse, président de la branche cafés, brasseries et établissements de nuit de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie), si le client refuse de remplir les fiches, ce n'est pas au gérant de faire la police ».

Pour les petites consommations, les gens ne se plieront pas à la règle. Cela pourrait même en freiner certains de venir chez nous , abonde Simon Molina. Nos clients respectent les gestes barrières et le port du masque, je pense que c'est suffisant.

Chez les professionnels, un ras-le-bol commence à poindre, particulièrement depuis l'interdiction récente de chauffer les terrasses.

Le secteur de l'hôtellerie et de la restauration a été frappé de plein fouet par la crise sanitaire et économique. Il faut faire confiance à nos clients , affirme Simon Molina. Les bars-restaurants en ont déjà beaucoup fait, pas besoin de nous ajouter des mesures supplémentaires.