14 h, ce vendredi 23 octobre dans les rues d'Angers (Maine-et-Loire). Les propriétaires des bars de la ville sont sous le choc. Sur décision préfectorale ils devront fermer leurs portes, purement et simplement pour six semaines. « Même la journée ? » s'alarme Aline Prud'homme, gérante du bar-tabac Le Diplomate depuis 15 ans. À la lecture des documents officiels disponibles sur le site internet de la préfecture, il apparaît que oui
« Catastrophique »
« C'est catastrophique, je trouve ça lamentable ». Alors que toute la terrasse se retourne, que chacun fait son commentaire, on commence à voir les yeux de la propriétaire de plus en plus brillants.
« Je suis en colère, on respecte la distanciation ! J'ai vu des collègues dépenser un fric monstre dans des vitres de plexiglas, tout ça pour fermer ! Ce n'est clairement pas la vente de tabac qui va sauver mon chiffre, j'ai des employés ! »Pour Aline, cette solution n'en est pas une : « les jeunes vont se retrouver à 25 dans un 15 mètres carrés, ça ne changera rien au problème ! »
Des mots amers, brut, lancés sous le coup de la sidération. Pour Chris, du bar le Joker's Pub, rue Saint-Laud, c'est un rire jaune qui éclate : « On va être obligé de vider les fûts », ironise-t-il. « Je ne suis pas plus surpris que ça en fait. Au moins maintenant, on sait à quoi s'en tenir, on avance plus dans le flou » .
« Il faut bien s'adapter »
Mani Saedi, propriétaire du bar du Centre et du Velenjak, deux établissements bar-brasserie à Angers, on sent une forme d'habitude. « On attend les consignes, les précisions, de toute façon il faudra bien s'adapter ». Pour Mani, l'activité pourra continuer, au moins sur le service restaurant. « Et pour le café du matin, j'ai le droit de le servir ou pas ? » A quelques heures de l'instauration du couvre-feu, beaucoup d'interrogations. Beaucoup d'incertitudes sur les semaines qui vont venir.
Plusieurs établissements n'ont pas souhaité s'exprimer, partagés entre la fatigue de ces nouvelles restrictions qui tombent chaque semaine. Lassés d'être exposés pour de mauvaises raisons.
Commentaire : Par ces temps-ci il est vrai que dire ce que l'on pense sur certains sujets peut être très dangereux.
« Je suis au chômage ce soir »
Dans l'hypercentre, un homme, qui a souhaité rester anonyme, débarrasse les verres vides sur une table et lance : « Génial. Je me retrouve au chômage dès ce soir. Je ne suis pas embauché, il est évident que dans ces conditions mon contrat ne sera pas prolongé, c'est la merde. »
Commentaire : Il y a-t-il vraiment une bonne raison de fermer les bars qui ont respecté la distanciation, qui ont déboursé de l'argent pour changer certaines infrastructures afin d'obéir les nouvelles lois que le gouvernement avait imposé mais qui en fait n'ont servi à rien ? Il y a-t-il une raison valable de croire que le couvre-feu permettra au virus de frapper moins fort ? Est-ce la nuit qui est la cause que le virus devient plus virulent ? Comment comprendre ces décisions drastiques et tyranniques et qui seront la cause de bien des tragédies : perte d'emploi, spécialement ? Qui, en fait, décide, de ces mesures qui ressemblent à celles prises durant la guerre ?
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