À Épernay, 140 personnes ont reçu une injection de sérum physiologique, au lieu d'une dose de vaccin anti-Covid.
vaccins

Commentaire : Non, nous ne sommes pas dans la rubrique « Ne paniquez pas ! Rigolez ! » - à moins que L'Union ne se soit reconverti en journal satirique (quoique parfois, on puisse se poser la question quand on lit leurs articles).
Vous pensez la même chose que nous, hein, bande de petits complotistes ?! Eh oui : il s'agit en fait d'un cafouillage, et ces lots de « vaccins » à l'eau salée ont, manque de bol, atterri au centre de vaccination d'Épernay, au milieu de la populace, alors qu'ils étaient en fait destinés aux ministres et autres hommes politiques, sans parler des célébrités auxquelles Jean Cache-Sexe voulait faire appel pour redorer le blason d'AstraZeneca en les piquousant devant les caméras. Manque de bol, même si c'est du sérum phy, notre Sheila nationale n'en veut pas, et a (pas trop) gentiment décliné l'invitation (voir sa réponse cinglante). Vraiment, ils n'en ratent pas une.


C'est à se demander comment cela a pu arriver. Mardi 20 avril, 140 personnes ont été vaccinées à la salle des fêtes d'Épernay contre le Covid-19 avec un sérum physiologique, rapportent nos confrères de France Bleu. Quatre jours plus tard, tout le monde a été rappelé pour être prévenu de l'erreur, sans conséquence pour la santé. L'ensemble des personnes ont été de nouveau vaccinées ce vendredi 23 avril, avec cette fois-ci la bonne dose de Pfizer.


L'hôpital s'est exprimé ce vendredi soir, dans un communiqué :
« Mardi 20 avril 2021 après-midi, 140 personnes ont reçu une injection composée uniquement de sérum physiologique. Cette injection est sans conséquence pour la santé, cependant, leur parcours vaccinal reste incomplet. Immédiatement après la constatation de l'incident, mercredi 21 avril 2021 au matin, une analyse des causes qui ont conduit à cette erreur a été menée. Afin de sécuriser le processus de vaccination, une cadre de santé a été missionnée pour renforcer les procédures préexistantes de sécurité. Ainsi, la vaccination se poursuit et les rendez-vous sont maintenus. Dès jeudi 22 avril 2021, les 140 personnes n'ayant pas reçu leur dose de vaccin Pfizer à la suite de l'incident ont été recontactées pour les informer de la situation et leur proposer un nouveau rendez-vous vendredi 23 avril 2021 ou mercredi 28 avril 2021. Lors de cet appel, ils avaient la possibilité d'échanger avec un médecin pour répondre à leurs interrogations. Pour ces rendez-vous de vaccination reprogrammés, un circuit dédié sera proposé aux personnes concernées. »

Commentaire : C'est sûr que, niveau com', ça passe mieux que de dire : « Bon, désolés les mougeons, on vous a refourgué les doses à l'eau salée prévues pour Sheila et les ministres. Mais vous inquiétez pas : tout est rentré dans l'ordre, et vous pourrez sans tarder reprendre rendez-vous pour vous faire injecter un « vrai vaccin » qui bousillera votre génome, c'est promis ! »


À noter que le sérum physiologique est une solution d'eau salée utilisée dans différents soins médicaux (nettoyage de plaies, des yeux...) ou encore comme diluant lors d'injections. L'hôpital d'Épernay indique qu'il ne présente pas de conséquences pour la santé.


Commentaire : Ça, c'était la chute.

Mise à jour du 25/04/21 :
Que s'est-il passé à Épernay pour que 140 personnes reçoivent une dose de sérum physiologique plutôt que de vaccin Pfizer ? Aucune réponse de la part des autorités qui préfèrent jouer au roi du silence. (...)

Un raté monumental et toujours inexpliqué.

Quels qu'ils soient, les rares interlocuteurs ayant accepté de répondre à nos questions sont restés particulièrement évasifs. Comme si l'omerta s'invitait à l'incompréhension.

« Je ne peux que regretter cette situation, a déclaré le préfet de la Marne, Pierre N'Gahane. C'est d'autant plus dommage que cela survient en pleine campagne de vaccination. Comme tout le monde, je m'étonne qu'un tel incident ait pu se produire. Comment la même erreur a-t-elle pu autant être répétée ? La directrice générale du CHU de Reims - dont dépend le Centre hospitalier Auban-Moët d'Épernay -, a diligenté une enquête administrative pour comprendre comment cette erreur matérielle avait été commise. Ce que je suis dans l'incapacité de vous dire, le champ sanitaire de la campagne vaccinale n'étant pas de ma responsabilité. »

Plusieurs sources nous ont toutefois confirmé que des représentants de la préfecture et de l'Agence régionale de santé (ARS) Marne s'étaient réunis hier matin en conciliabule... s'accordant notamment à ne rien laisser filtrer. Expliquer comment cent quarante personnes se sont retrouvées vaccinées au sérum physiologique serait pour le moins capital.

Et d'autres questions d'abonder : qui est chargé de préparer les injections utilisées au centre de vaccination sparnacien ? Que sont devenus les flacons de vaccin Pfizer dans lesquels les cent quarante seringues auraient dû plonger ? Est-ce la première fois qu'une telle erreur se produit sur le territoire ? Est-ce nocif de se faire injecter du sérum physiologique ? Pour quelles raisons en utilise-t-on ?

Certains de nos interlocuteurs, souhaitant garder l'anonymat, nous ont donné quelques éléments de réponse. « Le vaccin Pfizer nécessite d'être reconstitué. » Du sérum physiologique est ainsi injecté dans chaque flacon, dont il est tiré six à sept doses. (...)

Si [l'ARS] indique que « l'établissement a immédiatement renforcé son protocole pour garantir la sécurité, la qualité, la continuité et la traçabilité des vaccinations, ainsi que les contrôles, afin d'éviter que ce type de dysfonctionnement ne se reproduise », elle ne donne aucune explication quant aux faits.

Certains de nos interlocuteurs avancent des hypothèses : « Le centre de vaccination d'Épernay venait d'ouvrir. Son organisation et ses équipes n'étaient peut-être pas suffisamment rodées ? ». Ou encore : « L'erreur aurait-elle été commise au moment d'un changement d'équipe ? ».

Même les personnes donnant de leur temps au sein de la nouvelle structure se sont heurtées à un mur. « Nous avons cherché à savoir ce qui avait pu se passer mais, même nous, nous n'avons pu obtenir d'informations. (...) »