L'expérimentateur est le personnage le plus intéressant car il représente l'autorité officielle. Revêtu d'une blouse qui lui confère l'autorité de « celui qui sait », il a pour mission de toujours se montrer sûr de lui. C'est pourquoi, lorsque l'expérience devient douloureuse même pour lui, on lui apprend que les décharges électriques sont fausses. Il se voit ainsi renforcé dans sa confiance et son autorité et il peut dès lors énoncer des ordres plus autoritaires pour forcer le consentement de la personne qui actionne la manette censée envoyer le courant. Il est alors, si j'ose dire, mis au courant.
Première réflexion qui me vient : il montre jusqu'où peut aller la confiance quand, trompés au départ, nous sommes néanmoins mis dans la confiance en cours de route. En effet, « on » m'a trompé, se dit l'enseignant du jeu, mais, n'est-ce pas une preuve de confiance que me donne l'autorité en me mettant au parfum ? J'utilise à dessein ce mot pour dire que notre jugement nous a trompé : nous n'avons pas senti les choses arriver.
La deuxième réflexion est bien plus inquiétante. Elle me conduit à faire un parallèle entre les quatre phases d'injonction et les quatre phases décidées par le président Macron tout seul en dernier ressort (le fameux conseil de défense qui décide secrètement). Gare néanmoins de ne pas sombrer dans le complotisme. Ne croyez pas que les dirigeants actionnent un plan délibéré, bien préparé voire diabolique ni qu'ils veulent nous nuire. Ce serait leur donner trop d'importance et les juger beaucoup malins qu'ils ne sont. Considérez plutôt qu'ils sont aussi les marionnettes de ce qui s'improvise au niveau mondial. Je veux parler de la vaccination comme seule solution à suivre, à imposer à tous : le dogme des dogmes, une sorte d'Inoculée Conception que nul n'a le droit de remettre en cause : l'inoculation est le seul salut. Mais je commence moi-même à égarer mon jugement. Je me somme de revenir à une pensée saine. Je vais simplement reproduire ci-dessous les quatre injonctions. Ensuite, je proposerai une interprétation que le lecteur sera libre de valider ou de réfuter, partiellement ou totalement.
Les quatre mots d'ordre donnés par l'expérimentateur (le personnage — un homme car les années 60 conféraient l'autorité à la gent masculine — en blouse blanche ou grise) :
1. « Veuillez continuer s'il vous plaît. »C'est ici qu'intervient ma part de subjectivité et un parallèle audacieux avec les phases de déconfinement destinées à nous pousser progressivement à nous faire vacciner :
2. « L'expérience exige que vous continuiez. »
3. « Il est absolument indispensable que vous continuiez. »
4. « Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer. »
1. « Veuillez vous faire vacciner s'il vous plaît. »Dit ainsi, cela peut effrayer. Mis je vous conjure de garder votre calme. N'oubliez pas ce que je vous ai dit : tout le monde est dupe de ce grand mouvement mondial. Il n'existe aucune organisation assez puissante conseillée par des génies assez malins pour diriger le monde comme un spectacle de marionnettes. La première raison étant que nul ne peut gérer les émotions des êtres humains et les conduire par cette voie.
2. « La situation générale exige que vous alliez vous faire vacciner. »
3. « Il est absolument indispensable que vous vous fassiez vacciner. »
4. « Vous n'avez pas le choix, vous devez vous faire vacciner. »
Réfléchissons froidement. Soyons cartésiens.
1 — « Veuillez vous faire vacciner s'il vous plaît. »
Ce premier mor d'ordre n'est qu'une simple demande : il s'agit d'une invitation à respecter le pacte signé. Jusqu'ici tout va bien donc. Si vous êtes âgé ou si vous présentez des pathologies, vous êtes invité à vous faire vacciner. Ce n'est pas une obligation et aucune sanction n'est prévue en cas de manquement. Cependant, l'invitation se fait plus forte avec la gratuité des tests et des vaccins. Comment pourriez-vous refuser pour vous-même une action bénéfique qui est gratuite ? Car il n'est encore ici question de de vous même et de votre seul intérêt.
2 — « La situation générale exige que vous alliez vous faire vacciner. »
Ici es introduite une mise sous tension. Cette tension est nécessaire pour exercer une certaine pression sur l'individu pour le contraindre plus ou moins dans sa décision. On ne lui enlève pas sa faculté de juger ni de consentir. Néanmoins, ce n'est plus la pression amicale du premier mot d'ordre et l'on vous somme de vous montrez responsable car vous ne vivez pas seul mais en société. Vous avez aussi des devoirs envers cette société qui vous aide et vous prend en charge. Ce n'est plus vous seul qui êtes en jeu, ce sont aussi votre famille, vos collègues, la société. Le verbe « exiger » énonce aussi (ou est supposé énoncer) une impérieuse nécessité ou votre devoir absolu. N'oubliez pas que vous avez signé un contrat !
Toutefois, rien de grave. C'est la vie en société qui nous oblige à certaines actions.
3 — « Il est absolument indispensable que vous vous fassiez vacciner. »
On sent ici la pression monter. Elle est bien plus forte et commence à forcer votre libre-arbitre. Ce n'est plus votre personne qui est mise en avant comme argument principal ni même la société mais la vérité objective. En effet, il est énoncé « Il est absolument indispensable... » Le « Il » marque l'objectivité de la vérité qui s'impose d'elle-même. En fait, c'est ici que commence le risque de l'argument d'autorité, à savoir l'argument censé imposer une vérité au nom seul de l'autorité qui l'exprime : la science, la doxa, le Pouvoir, la morale ou la conscience ou la religion.
4 — « Vous n'avez pas le choix, vous devez vous faire vacciner. »
Alerte ! Ici, l'autorité vous force la main en vous enjoignant d'agir car vous êtes supposé avoir longuement réfléchi et donc avoir pris la décision vous concernant. Ce n'est pas inexact. Cela fait longtemps que l'on vous prépare et que l'on vous demande de faire un choix. Et que faites-vous ? Vous tergiversez, vous procrastinez !
Néanmoins, il existe chez nous à notre époque un principe sacré qui est la recherche du consentement éclairé. Vous pouvez donc en réalité refuser et, d'ailleurs, dans l'expérience de Milgram, le sujet peut aussi cesser les opérations. Mais que se passe-t-il dans notre cerveau à ce moment précis ? Nous sommes gagnés par les émotions qui exercent une pression sur notre corps et nous jettent dans les affres de l'angoisse paralysante. De façon toute naturelle, nous cherchons des échappatoires pour souffler un peu et atténuer la tension. L'expérience de Milgram fait ici intervenir des opportunités (baisse de vigilance du surveillant ou absence éphémère).
Le sujet alors, pris d'empathie pour l'élève en souffrance et dont les plaintes deviennent intolérables, a recours à la tricherie. Il exprime aussi par son langage (verbal et physique) une certaine désapprobation pour se prouver à lui-même qu'il est encore un sujet libre et pensant. Mais il ne renverse pas le principe d'autorité qui repose pourtant sur une tromperie originelle. Des philosophes ont maintes fois expliqué ce phénomène : notre amour-propre n'admet pas d'être trompé. Si on admet avoir été trompé, on se déconsidère à nos propres yeux (on admet plus volontiers s'être trompé soi-même par négligence). Mieux vaut donc croire que nous avons décidé des choses dès le départ et que nous continuons de disposer d'une part de libre-arbitre.
Ce qui est intéressant à observer, c'est ce « vous » bien appuyé qui vous oblige à vous engager. C'est une pression sur votre conscience pour qu'elle décide enfin.
Mais le pire est le mensonge suivant « vous n'avez pas le choix ». Dans l'expérience de Milgram, le sujet prend la plupart du temps cela pour une vérité tant il est alors sous la tension et le déchirement entre son devoir d'obéissance, son désir de punir l'élève et celui de plaire à l'autorité . Car, si nous regardons la nature humaine en face et sans fausse pudeur, nous savons qu'il existe en chacun de nous un besoin de punir ainsi qu'un besoin de plaire. Le besoin de punir s'exerce essentiellement à l'encontre du congénère, le besoin de plaire est souvent dirigé vers l'autorité (au sens large du terme) car elle a le pouvoir de nous gratifier. Si nous admettons notre erreur fondamentale, non seulement nous nous déjugeons (l'amour-propre s'y oppose) mais, en plus, nous risquons de déplaire à l'autorité qui a pour rôle de nous gratifier de son jugement favorable et de flatter notre narcissisme. C'est ainsi que le Gouvernant peut aussi se laisser prendre en se fiant à l'autorité de l'opinion publique ou à celle d'éminents experts.
En conclusion
Je ne conclus par réellement parce que je laisse le lecteur, la lectrice, libre de juger et surtout de juger sainement. En effet, la faculté de juger par soi-même est bien souvent une faculté de se tromper car nous faisons trop confiance à notre bon sens et faisons insuffisamment appel à notre raison. Je ne conclurai qu'une seule chose, c'est que les autorités doivent prendre conscience de ce mécanisme vicieux qui oblige la raison à se plier au dogme de la vaccination de tous, y compris des enfants, qui ont un capital génétique qui les protège.
Le risque est philosophique et éthique. Nous ne devons pas suivre un mécanisme connu comme pervers (le conformisme, le sentiment faux de libre-arbitre, la tendance naturelle à forcer le consentement d'autrui, l'obéissance aveugle). Nous devons bien prendre garde de ne pas obliger les enfants à subir des choix qui seraient faits à leur place pour satisfaire des besoins sociétaux et économiques.
Cet article est un avertissement aux diverses autorités ainsi qu'aux citoyens et citoyennes, une invitation à bien réfléchir. Ceci ne fait qu'ouvrir une réflexion et ne la ferme pas.
Voyant la société ainsi, j'ai la fâcheuse tendance à regarder des groupes de gens allant dans un même sens, au même endroit, en faisant des choses qui ne servent qu'au système, tout en espérant chaque jour d'être le soir, chaque semaine d'être le week-end, chaque mois la paie, et chaque années les vacances, je n'arrive plus à m'inscrire dans cette structure sociétale, vide de sens, boulimique d'informations et de divertissements.
Le détachement qu'apporte cette vision, change totalement les rapports d'autorité la perception de certaines relations : un humain qui parle, peut importe ce qu'il dit ne reste qu'un humain, fait de chair, de sang, d'os : l'argent, le pouvoir, l'estime et sa capacité intellectuelle et verbale ne sont que des propriétés abstraites. Certes ces propriétés donne plus de permissions, mais au final, la seule réalité qui donne du poids à ces propriétés sont les humains eux-mêmes.
La réalité de la société est vue à travers un écran ou des sons eux-mêmes émis par des humains parlant au nom des autres. On pourrait résumé ça par "puisque vous n'êtes plus apte à penser, car cela vous est fatiguant, puisque vous n'êtes plus à raisonner car cela vous est fatiguant, alors nous vous dicterons quoi penser et comment raisonner".
Le cœur de toute révolution vient du ventre : lorsque les ventres gargouilles, la révolution se grouille, et c'est simple à comprendre car la faim modifie le comportement au bas niveau, et l'autorité n'y peut plus rien, si ce n'est massacrer ceux qui ont faim.
Ce petit texte qui me vient est de moi - j'en suis pas spécialement fier car on pourrait ressentir une forme de résignation ou de lassitude, mais au delà de ça, j'aimerais, j'espère inspirer une forme de détachement, de lucidité pour que chacun s'arrête de vivre et s'observe, observe ce qui l'entoure et commence à comprendre à quel point il est important de ne rien faire, et par voie de conséquence d'agir en pleine conscience sans aucune autorité absolue. (ici, absolue pourrait rimer avec abstrait mais aussi absurde)