Dans le dernier bulletin d'information scientifique de l'IHU de Marseille, le Pr Raoult fait d'abord un point sur la situation de l'épidémie, avant d'envoyer du lourd sur la corruption dans le milieu scientifique (à partir de 12 min) :

raoult

Je pense que les conflits d'intérêt et les rapports avec l'industrie [pharmaceutique - NdE] ont atteint un niveau de toxicité qu'il faudra bien résoudre. J'espère bien que ce sera un des éléments de la prochaine campagne présidentielle, de décider de contrôler cet aspect-là. Vous ne pouvez pas laisser à des gens qui manient des milliards une liberté totale dans leurs relations avec des gens qui décident de la santé. La corruption a toujours existé (...) mais quand la corruption concerne directement des décisions médicales, alors là, ça devient un problème dont la nation doit s'emparer.

Il faut arrêter ce niveau de corruption que tout le monde connaît, tout le monde ferme les yeux en disant « mais non, mais non, mais non ! ». Personne ne veut faire le lien entre le degré de tricherie qui a atteint les pays occidentaux dans le report de données, dans la comparaison des données.

Moi, ça me fait rire que les gens me disent exactement ce qui tue, ce qui ne tue pas, ce qui soigne, ce qui ne soigne pas, des gens qui ne voient pas de malades et qui analysent des papiers dont ils refusent de voir là où ils sont [truqués], des papiers organisés avec la complicité de l'industrie pharmaceutique et qui sont profondément biaisés. C'est naturel : ce sont des vendeurs, pas des sauveurs de l'humanité.

D'ailleurs, dans cette maladie, il y a un vrai problème : c'est que les politiques et les industriels, ce n'est pas Dieu. Ils ne vont pas nous sauver, personne ne va nous sauver de cette épidémie. Ce qui va faire qu'elle fera plus ou moins de dégâts, c'est que chacun fasse son métier ; que les médecins fassent leur métier, que les scientifiques fassent leur métier, plutôt que de donner des conseils sur des choses qu'on ne connait pas.

Qu'ils analysent les virus, les séquences. Que chacun fasse son métier, que le politique fasse le sien, que les scientifiques fassent le leur, que les médecins fassent le leur. Les politiques n'ont pas à nous dire ce qu'on a à faire au niveau médical. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ! Jusqu'à présent, en médecine, on continue à faire ce qu'on devait faire.

La médecine doit être faite par des médecins, la science par des scientifiques, et le Conseil scientifique ferait mieux de faire des projets scientifiques utiles : actuellement, le nombre de molécules qui s'accumulent, qui ont une activité contre ce virus, qui ne coûtent rien et qui sont anodines est considérable. Qu'est ce que l'on attend pour les tester ? Si vous n'aimez pas l'hydroxychloroquine, je m'en fiche, mais testez donc l'ivermectine, la ciclosporine... Il y a un réservoir de molécules.

La pratique médicale est faite d'une quantité de petites choses (...) [Il ne s'agit pas] simplement de jouer au jeu vidéo : « tout le monde a un masque, tout le monde reste à la maison, tout le monde est vacciné ». Tout ça, ce sont des moyens complémentaires, et il y a de la science à faire derrière, et pas des oukases et des opinions tranchées [de la part] de gens qui n'ont pas la compétence ; s'ils avaient la compétence, ils n'auraient pas d'opinion tranchée : ils auraient des chiffres. Les opinions des uns et des autres sur ce sujet m'indiffèrent. (...) Les bistrots ont été remplacés par les télévisions. Il faut arrêter de laisser penser aux homme politiques qu'ils sont Dieu.