LONDRES - Quelque 500 vols ont été annulés mardi en raison d'une importante concentration de cendres du volcan islandais Grimsvötn au-dessus de la partie nord du Royaume-Uni, a annoncé Eurocontrol, l'agence de sécurité de la navigation aérienne en Europe.

À cette époque de l'année, 30 000 vols sont programmés en moyenne chaque jour en Europe. «D'après les prévisions du Centre d'alerte sur les cendres volcaniques (à Londres), il existe une forte possibilité que le nuage de cendres atteigne des parties du Danemark, du sud de la Norvège et du sud-ouest de la Suède d'ici demain» mercredi, selon Eurocontrol.

«Étant donné les nouvelles procédures mises en place et le déplacement prévu du nuage de cendres au cours des jours à venir, on s'attend à ce que l'impact sur les vols soient relativement faible», a ajouté Eurocontrol. Le volcan Grimsvötn, situé sous un glacier dans le sud-est de l'Islande, est entré en éruption samedi.

D'après Barry Grommett, un porte-parole des services météo britanniques, «toutes les données reçues confirment nos prévisions, la présence à haute densité de cendres au-dessus de l'Écosse». Ces cendres peuvent représenter un danger pour les avions.

Michael O'Leary, le patron de la compagnie à bas coût irlandaise Ryanair, a aussitôt contesté ces résultats. «Il n'y a pas de nuage (de cendres) au-dessus de l'Écosse. L'espace aérien au-dessus de l'Écosse n'aurait jamais dû être restreint en premier lieu», a-t-il affirmé. Ryanair a annulé 68 vols au départ et à destination de l'Écosse

«Nous suivons les conseils qui nous sont donnés», a de son côté déclaré Declan Kearney, porte-parole de la compagnie irlandaise Aer Lingus, qui a annulé 22 vols entre l'Irlande et l'Écosse. «Nous n'avons pas de raison de remettre en cause les avis émis par les autorités de l'aviation civile», a-t-il souligné.

British Airways a suspendu mardi matin tous ses vols entre Londres et l'Écosse, ainsi que ceux au départ et à destination d'Aberdeen et Newcastle, soit plus d'une centaine au total. Les compagnies néerlandaise KLM et britannique easyJet ont fait de même pour les dessertes entre l'Écosse et le nord de l'Angleterre. En Islande, des vols occasionnels à destination de Londres et Manchester ont été annulés, ainsi que des vols affrétés (charters) en provenance et à destination de Stavanger (Norvège).

La European Cockpit Association (ECA), fédération de syndicats représentant quelque 38 000 pilotes européens, a du reste appelé les compagnies aériennes à la prudence. L'ECA, a souligné son secrétaire général Philip von Schoppenthau, «ne peut pas accepter, en aucune circonstance, que des vols aient lieu dans la zone rouge (de plus fortes concentrations), mêmes approuvés par les compagnies».

L'éruption du volcan Eyjafjöll l'an dernier dans le sud de l'Islande avait entraîné une paralysie sans précédent du transport aérien en Europe, bloquant par répercussion quelque 10 millions de voyageurs à travers le monde. À l'époque, les autorités européennes de l'aviation civile avaient fermé de larges portions de l'espace aérien dès la détection de faibles quantité de cendres dans l'atmosphère.

Un an après, «des leçons ont été tirées», a assuré mardi Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne chargé des transports. «Tout en répondant pleinement aux impératifs de sécurité, l'Europe est désormais équipée pour répondre de manière graduée (...) Nous avons constaté au cours des premières 48 heures que les nouvelles procédures fonctionnent», a-t-il dit au cours d'une conférence de presse.