La résolution que doit adopter l'Assemblée nationale stipule que les mères qui accompagnent les sorties scolaires ne doivent pas être voilées...

Elle dit être «lassée» par le débat. «A chaque fois qu'il y a des soucis, on agite les femmes voilées pour faire diversion.» Djazia Larachiche, habitante de Pantin (Seine-Saint-Denis), 40 ans, craint de ne plus pouvoir prochainement accompagner l'un de ses trois enfants lors de sorties scolaires. En cause: une résolution (non-contraignante) sur la laïcité que devrait adopter l'Assemblée nationale aujourd'hui. Elle stipule notamment que «le principe de laïcité soit étendu à l'ensemble des personnes collaborant à un service public».

«Pour les enfants, on n'est pas des extra-terrestres»

Des termes proches de ceux utilisés en mars par le ministre de l'Education nationale qui, dans une lettre, estimait que les parents d'élèves qui accompagnent les sorties scolaires se placent «dans une situation comparable à celle des agents publics», auxquels s'applique la loi sur la laïcité à l'école. Djazia, musulmane pratiquante et déléguée FCPE, égrène les arguments hostiles à cette évolution. «On nous catalogue comme des femmes recluses, soumises. C'est contradictoire alors que l'on veut participer à la vie du quartier! Et puis, les enfants nous voient tous les jours. Pour eux, on n'est pas des extra-terrestres. Quand on les accompagne, ils nous posent des questions sur l'objet de la sortie, pas sur notre voile.» N'est-elle pas prête à renoncer pour quelques heures à son hidjab? «Je ne vais pas me départir de mes principes pour une visite scolaire. Peut-être pourrais-je enfiler un bonnet. Comme lorsque j'étais à la fac.»