Le passe sanitaire est donc désormais un passe vaccinal. C'était attendu depuis la déclaration de mars 2020. Qu'importe donc que le vacciné transmette ou pas, soit malade ou pas, l'important est qu'il soit vacciné. La santé a disparu du concept.
L'approche actuelle qui vise à prévenir même pour un rhume plutôt qu'à guérir un non-détenteur de passe du cancer est une approche de guerre.
Michael Ancher (9 June 1849 – 19 September 1927). "Le Jeune Fille Malade".
ARNm est une arme. Elle ne vise pas à soigner, puisque la maladie en vedette, fort peu létale au demeurant, n'est pas déclarée chez la grande majorité des autoproclamés patients, toujours prompts à faire la queue pour obtenir une déclaration en tant que « cas contacts ». C'est une épidémie marketing, avec ses taxons et ses marques, ses signes de reconnaissance, ses logos, sa pictographie. Je reste effaré d'avoir observé à quelle vitesse l'imagerie sophistiquée liée à la Covid a fait son apparition en mars 2020. Autant de soin dans le cadrage, dans la couleur, dans le dessin, ça ne trahit pas une formidable panique. Et puis, être cas contact, ça permet de télétravailler, c'est génial. C'est la même aubaine que les soldes. Autant en profiter.
Ce que je retiens, par contre, c'est qu'en mars 2020, il y a eu un krach financier d'envergure. Il fallait donc que les banquiers se refassent, sans quoi ils allaient devoir nous filer du fric pour qu'on signe leurs crédits. Qu'est-ce qu'il restait à vendre en Occident pour rétablir un tant soit peu l'équilibre financier, à défaut de la confiance dans l'institution bancaire ? Des corps. Comme on n'allait pas déterrer les cadavres, on a décidé de refourguer les vivants. Ça circule comme de la monnaie, et c'est pas cher, vu que ça naît gratuitement, alors que les enterrements, ça coûte une blinde. Et puisqu'on a l'occasion de contrôler le troupeau, le vaccin sera fourni en package avec une application pour smartphone de façon qu'à chaque fois qu'un cul vient se poser sur une chaise, on sait à qui appartient le cul et à qui appartient la chaise. On le sait immanquablement, ils appartiennent aux États rachetés par les banques et leurs multinationales de l'agro-alimentaire, de la pharmacie, du cinéma, de la musique, des applications de rencontres (terrifiant livre que « La Fin de l'amour » d'Eva Illouz).
Bien que la société était mûre pour cette énième accélération du rythme, en ayant depuis longtemps adopté les outils, les mesures destinées à ce renflouement n'allaient pas être déballées de suite, bien entendu. Lentement, il a fallu instiller le besoin, voir si l'étude de marché était spot on, assurer le teasing, et ensuite envoyer la marchandise chez les vendeurs. L'import de Chine a fonctionné pour les masques (il a fallu interdire un temps pour réserver le monopole). Les liquides de haute technologie dans les seringues restent fabriqués en Occident, ceux de basse technologie dans les pays du Sud. Il faut que tout change pour que rien ne change. Tout le monde est content.
Tout le monde, même ceux qui ont abdiqué leur liberté pour se contenter des autorisations que leur passe leur donne. Heureux d'appartenir à une tribu dont le système fonctionne à plein régime. Le ruissellement les enchante, la dépendance est totale, ils sont parmi les winners. Ils sont venus, ils ont vu, ils ont vaincu. Ils méritent toutes les félicitations de leurs chefs.
Maintenant, si on revient dans la rue, que voit-on ? Des gens masqués qui font les magasins, amassent le plein de nourriture, de carburant et de cadeaux pour leurs réveillons, pas plus d'ambulances que d'habitude. Il y a des jeunes, des vieux, des moins vieux, des plus jeunes, des poussettes remplies de bébés, des illuminations électriques. Les mêmes bonnets, les mêmes manteaux, dans le même nombre. C'est comme avant. Il a fallu gruger un peu avec les règles pour que le pot de fin d'année ait lieu au boulot, ça s'est passé quand même. Un long fleuve tranquille. Le prix à payer : ne pas savoir dans dix ans si l'injection aura des effets secondaires, regarder sur le court terme, voir son intérêt immédiat, fermer les yeux sur l'absence criante de terreur pandémique dans la vie de tous les jours. Pour résumer, renier son propre jugement et se fier uniquement à celui qui est énoncé à distance.
Nous ne sommes pas en train de basculer dans une société à la chinoise, car il nous manque le sens du devoir (remplacé par l'obligation de rembourser ses dettes, encore que cela dépende du niveau de solvabilité, qui ne doit être ni trop haut, ni trop bas). Les Chinois ne sont pas en train de basculer dans une société à l'occidentale, car ils n'ont pas encore assez d'argent. Il est tentant de croire que pour le moment, une guerre a lieu à distance. La bombe atomique fait peur à tout le monde. Il n'y aura pas de guerre bactériologique, un virus trop puissant et c'en sont les instigateurs qui en meurent. Tentant de croire qu'un conflit mou serait en train de se dérouler entre nations concurrentes.
Au contraire, c'est entre classes que la guerre a lieu, il n'y a pas d'enjeu national, ni rien de culturel, presque rien en termes de modes de vie dans nos contrées. La concentration des capitaux est telle qu'un récit en termes de nations ou de cultures, celui qui a justifié les atrocités, commises pour les mêmes raisons, de (19)14-18 et de (19)39-45, a autant de crédibilité que l'horoscope du Gorafi. On est simplement dans la continuité de tout ce qui passe depuis le début de ce vingt-et-unième siècle. De la communication, du marketing, de la publicité, pour tous les sujets, du plus grave au plus trivial, tous traités sur le même ton de légèreté. Les puissances d'argent ont trouvé de nouveaux moyens de garder leur clientèle majoritaire sous contrôle et au taquet. Rester au repos, ce n'est pas possible, la maladie n'est pas tolérée, la santé est interdite. Il faut juste fonctionner. Mais les convulsions guettent, car tout se doit d'aller trop vite (tous se doivent d'aller trop vite). Les limitations ne sont affichées que pour les pauvres. Il y aura une autre crise, c'est certain. L'inventivité humaine saura trouver ses réponses.
Le corps sain est le corps paisible, le corps qui porte ses virus sans avoir besoin de se battre ardemment contre eux. Il les a intégrés lentement au prix d'adaptations souvent longues et foutrement complexes, en toute autonomie et en toute tranquillité. La tentation de se passer de ces lenteurs d'adaptations par le recours à la médication de synthèse devient de plus en plus forte dans des sociétés où l'accélération des transactions et des déplacements nécessite des organes forts et des esprits concentrés. Le plus grand piège de la maladie, c'est qu'elle contraint à un moment de repli sur soi, à une indisponibilité au collectif, toujours temporaire et toujours, en fin de compte, éternelle (décidément, aucun de mes textes ne saura éviter le sujet de la Grande Faucheuse). La guerre intérieure nécessite un retrait paisible au fond d'un lit, avec deux ou trois bouquins pour passer le temps, tomber la fièvre, retrouver son énergie. Dire adieu à ses plaies, c'est souvent long aussi. Pendant ces périodes d'inactivité forcées, les forces se ré-agglomèrent, la ressource se fédère, et de nouvelles solutions émergent. Peut-être bien que dans le problème collectif qui nous occupe, l'inactivité est également la seule solution. Chez les marxistes, on appelle ça la grève, et elle s'accompagne toujours de manifestations, qui sont autant de parades superflues, et de pertes de revenus, qui sont autant d'hommages à la vertu des voleurs. Ce monde malade ne se peut guérir qu'à la vitesse du silence. Le silence, c'est cette musique du futur qui se cache.
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