Stanislas Berton, essayiste, auteur de L'homme et la Cité - Volume II, est l'invité d'André Bercoff sur Sud Radio.

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Pour Stanislas Berton, parler de complot, ou de complotisme, "participe à ce que j'appelle la guerre cognitive". "L'idée est de maintenir les peuples ou tous ceux qui ont des questions à tout. Je rappelle qu'on a retrouvé récemment un document dans lequel apparaît la genèse du mot complot. Il s'agit d'un mémo de la CIA qui date de 1967. Il y est écrit que tous ceux qui se posent des questions sur l'assassinat de Kennedy, donc sur la version officielle, ces gens-là, on doit les accuser d'être des complotistes pour discréditer toute question légitime. Le document se trouve facilement".


"C'est une stratégie. C'est un outil que l'on utilise pour discréditer, pour jeter l'opprobre et justement pour dire : circulez il n'y a rien à voir", juge Stanislas Berton. "Ceux qui veulent maintenir les peuples dans l'ignorance, ont compris que l'ancienne injonction fachiste, antisémite, extrémiste, etc., ne faisait plus recette. Ce sont des épouvantails qui ne font plus peur à personne. Il a fallu trouver autre chose, et c'est 'complotiste' qui est utilisé pour discréditer".

Stanislas Berton : "Il faut une guérilla informationnelle pour réinformer"

"Quand on commence à travailler, à analyser un petit peu cette technique incroyable, c'est qu'il y a même des fausses théories du complot qui sont créées par les vrais comploteurs", explique Stanislas Berton. "Elles sont utilisées pour discréditer les théories du complot pour les mettre toutes dans le même sac. Il s'agit par exemple des reptiliens ou de la terre plate ou des choses comme ça. Cela permet de dire ensuite que tous les gens qui ont des théories un peu autres, et bien ce sont des fous furieux".

"Ainsi, tout le monde est complotiste. C'est un peu comme dans le sketch des Inconnus, il y a le bon complotiste et le mauvais complotiste, comme il y a le bon chasseur et le mauvais chasseur ", juge Stanislas Berton. "Je l'ai écrit dans l'avant-propos, l'objectif que j'ai avec ce livre, c'est justement de faire sortir du piège cognitif, de donner des pistes de réflexions aux lecteurs et puis de faire ce que j'appelle une guérilla informationnelle. Nous sommes face à des gens qui utilisent notamment les grands médias pour faire passer certaines choses. Il faut une guérilla informationnelle pour réinformer dans l'autre sens".

"C'est une guerre basée sur l'infiltration"

Pour Stanislas Berton, il s'agit "absolument d'une guerre mondiale". "Je considère même que c'est la troisième guerre mondiale. Comme disait James Giordano, qui était un spécialiste de la question et qui enseignait à West Point, le cerveau humain sera le champ de bataille du XXIe siècle. Nous y sommes. Il s'agit d'une guerre pour le contrôle de votre cerveau qui passe par énormément de vecteurs. Et l'information est un vecteur absolument crucial".

"Quand je dis que la guerre a changé de nature, c'est, qu'aujourd'hui, c'est une guerre non pas d'invasion comme autrefois quand il y avait des soldats qui venaient avec leur uniforme, etc., c'est une guerre basée sur l'infiltration", explique l'auteur de L'homme et la Cité - Volume II. "On subvertit de l'intérieur les institutions, que ce soit l'université, les médias, la justice, etc.. On a vu par exemple la subversion des institutions européennes par Georges Soros. Il y a eu des enquêtes formidables qui ont été publiées cette année par l'ECLJ par exemple, reprises notamment dans Valeurs Actuelles. Tous ces mécanismes-là commencent à être connus et à être mis en avant".