Naguère la guerre se déclarait ; nous savions de quoi il retournait, en ce qui nous concerne : on y partait la fleur au fusil ou bien on se faisait fusiller.

macron
Aujourd'hui elle se constate sans qu'on sache très bien qui sont les belligérants ; ils se dévoileront peu à peu : ceux qui ont les armes, et ceux qui ont mis l'hortensia à leur seringue.

Du temps a passé sans bataille chez nous, on en a oublié que tous les pouvoirs du monde depuis la nuit des temps ont envoyé leur population à la mort ; pour des raisons fort futiles pour elle.

Cette population est devenue pusillanime, consensualiste qui se croit pacifiste, aussi faut-il l'attaquer avec méthode, berlingots et bonbons forains pour l'appâter, la peur pour la propulser : on la pousse et on la dirige, ni vu ni connu j't'embrouille.

Et ça a marché. Très bien même. Les deux tiers des valides sans renâcle sont allés se faire piquouser. Et pour avancer plus vite et arriver les premiers sur les champs de batailles, ils ont poussé les autres et les ont dénoncés.

Quand on rentre amputé, blessé, on se révolte rarement contre la cause sans responsables, on subit ; c'est l'État qui, redevable invente les Pupilles de la Nation pour aider les orphelins, et donne quelques fifrelins aux veuves ; aujourd'hui après le progrès fulgurant de notre société, les « dégâts collatéraux », entendez les victimes d'effets secondaires, subiront de même, dans les années à venir, les séquelles de leur paresseuse confiance, mais ils n'auront pas de dédommagement, la modernité les ayant rendus responsables.

En amont de cette guerre-ci, l' hubris d'un humain déchaîné qui se croit capable de gérer, diriger dame nature, qui croit pouvoir gérer, diriger des virus mais les augmenter, les dévier, les séquencer... Puis celui qui, n'ayant pris aucune leçon des exploits empoisonneurs du passé sur les moustiques par exemple, croit pouvoir l'éliminer par la politique zéro virus, tellement ridicule qu'on ne va pas s'y attarder ! C'est pas la souplesse qui le caractérise, l'homme moderne ! En revanche, oui, l'entêtement dans ses erreurs, ses fautes et ses crimes.

Le macron a été mis au pouvoir pour prouver que l'argent pouvait tout, y compris et surtout convaincre ; bien sûr il peut acheter, les complicités, les silences, les services, mêmes les ventres, et les sexes depuis toujours, mais le consentement du nombre, il a fallu quelques décennies pour s'en assurer. La population qui n'a pas bien le temps de regarder ce qui se passe au dessus de sa tête, a besoin, pour un minimum de confort, de faire confiance, et faire confiance, c'est ne pas s'occuper ni se préoccuper des choses qu'on laisse faire à ceux à qui l'on fait confiance. On allègue du principe de spécialisation pour déléguer ses pouvoirs, on s'en lave les mains, et on se relègue au rang d'esclave ! Le beau progrès ! ( il est à noter que, d'une manière générale, le progrès n'est pour l'homme que le moyen d'en faire le moins possible mais comme de bien entendu, derrière ceci, la descente aux enfers de ceux qui font).

Or le micron m'a paru immédiatement comme une ordure, au sens strict : quelque chose qui souille. À d'autres aussi évidemment, mais pas à la multitude qui fait confiance. On lui a remis les pouvoirs, il s'en est emparé d'une manière ridicule et grossière, mais personne n'a relevé ou quasi, car quand on est bien élevé on ne regarde que l'étiquette, qu'on respectera sans jamais aller voir derrière.

Or c'est un manipulé conscient, fier de l'être et plus que consentant, actif. C'est ce qui a plu à tous ceux qu'il a côtoyés ; je ne vais pas suggérer ici qui tient en premier les ficelles.

Dans la masse consentante qui détient le pouvoir, de faire perdurer ce genre d'olibrius ou bien au contraire ( de ) décider de le jeter, celui-ci semble dépendre d'un total hasard ; en réalité cela répond à des forces souterraines pour qui ne les décèle pas.

De tous les pions qui ont fait notre histoire, en tout cas celle qu'on apprenait à l'école, beaucoup étaient là parce que fils de. Aujourd'hui, c'est cooptation et magouilles, est-ce un progrès, est-ce un recul, on s'en fout un peu hein. Ce qui m'intéresse, c'est l'essence du respect du pouvoir quelles que soient ses actions et influences sur nos vies.

Est-ce la peur ? Est-ce un complexe d'infériorité ? Est-ce une manie inconscientisée ? Ou bien un calcul de ses intérêts bien pensés ? Rien de sain en tout cas.

Les gens de bon aloi disent souvent que Macron n'est rien, rien ne sert de l'apostropher, le haïr ou le provoquer, le problème est ailleurs, beaucoup plus haut. Mais ceux-là ne disent jamais quoi faire ! Un peu comme les désabusés néanmoins « hédonistes » qui prétendent se ficher de ce qu'il se passe puisque l'humanité est vouée à sa fin et que c'est bien tant mieux : la planète et ses vies se passeront de nous et très vite nous serons oubliés. Personne ne peut contredire cette vérité, néanmoins faut-il être perclus de rhumatismes cerveau gauche pour y croire, si toutefois ils y croient, parce que l'on a plutôt l'impression qu'il y manque une réflexion. L'hédonisme est une belle philosophie individualiste supportable en période faste de paix et d'abondance mais qui ressemble fort à une fuite quand les temps sont durs ; une fuite facilité par une situation peu ou prou privilégiée probablement.

Aujourd'hui, la difficulté de la plupart des gens qui ont l'habitude de penser mais qui, pour l'occasion, l'oublient, tient juste dans cette incapacité d'ouvrir les yeux sur l'inconfort, l'insécurité programmée, l'horreur. Cela nous fait accroire que ces paroles sensées, ces sagesses, ces analyses lucides n'avaient, au fond, qu'un sacré confort moral, et tout ce qu'il faut pour le maintenir une fois installé, pour s'exprimer. De quoi mettre en doute la profondeur de quelques philosophies.

Aujourd'hui, à parler calmement de la situation, politique, économique, sanitaire, d'un pays parmi d'autres mais qui se distingue un peu quand même, avec tout le calme de l'intelligence réflexive, le recul du nanti qui oublie que la langue peut exprimer l'émotion, la colère, le désarroi, mais la haine, on oublie, on occulte que la situation est gravement inédite et que personne ne possède l'ombre d'une solution pour empêcher les nuisibles de nuire, et donner un coup de pied aux cul des poltrons.

Cependant la population sort dans la rue comme elle l'a toujours fait pour quémander du pain.

Et si tout ce monde plane dans un délire latent et cristallisé, personne ne sait comment l'en sortir : les oxymores, les contradictions, les paradoxes, tout enfumage qui déguise les abus de pouvoir, monopolisent l'espace en toute quiétude ; le pouvoir s'est modernisé à outrance, profitant des nouvelles technologies, tandis que la population besogneuse que l'on prive de son labeur et de sa gratification en lui donnant à la place des fonctions plus ou moins définissables mais jamais nécessaires, est restée en rade, début dix neuvième siècle. Elle est à la rue ! La désobéissance, la grève du zèle, la grève générale, le boycott ne sont pas dans ses gènes, et pourtant, dieu sait qu'il serait inquiétant le silence des administrés qui n'en feraient qu'à leur tête en douce.

À l'heure où ça criaille, ça vocifère à n'y comprendre rien, on nous remet le même plat sur la table pas encore desservie : les élections. Quelle aubaine, quel souffle frais et rassurant dans l'étuve glacée d'un morne hiver de contraintes.

Et le temps a passé : cinq ans déjà ! Que ce couple infernal s'amuse comme des petits fous de notre crédulité, de leur facilité à enfreindre lois et bienséance, à transgresser les mœurs, à dépenser nos sous, à mentir, feindre et monopoliser notre attention.

Ah l'on sait que la décadence d'un empire est la déglingue d'un tout permis outre morale pour les uns et tout interdit infravital pour d'autres. La question qu'on est en droit de se poser est : qui sommes-nous ? Démissionnaires de nous mêmes si le temps le permet, mais enfants gâtés exigeant le confort, outrés, indignés que nos droits ne soient pas servis ?

« On vous délègue tout, mais occupez-vous bien de nous. » Et cela sert de contrat !

Qui sont ceux qui clament « liberté liberté » ? Des suppliants ?

Pour finir, il apparaît que ces décennies, pour ne pas dire siècles pas assez nombreux, qui ont fait la part belle à notre spécificité humaine, la rationalité a tellement refermé notre monde, nommé jusque dans ses infimes détails et envisagé dans ses infinis, qu'il s'est étriqué au point de nous désabuser, et que ces étiquettes, ces cases, ces logiques sont devenues aussi fortes que les ignorances de jadis et nous forcent à toutes sortes d'excentricité pour apporter de la fantaisie, de la magie, de l'air, de l'air de l'air...

La folie sans limite a atteint les plus riches qui croient pouvoir faire tourner le globe terrestre dans leurs mains, dépassant le supplice éternel de Atlas. Déjà ils dépassent la colère de Dieu en instaurant une langue unique universelle...et un code barre !!!

atlas