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Les États-Unis et le Maroc ont lancé ce lundi 20 juin 2022 à Agadir, ville du sud marocain, l'exercice militaire « African Lion 2022 », le plus large exercice du continent africain. L'année 2022 se déroule dans un climat de tension régionale dand le nord africain. La manœuvre a mobilisé pas moins de 7500 soldats originaires de 10 pays. L'événement va durer 10 jours, essentiellement au Maroc mais aussi en Tunisie, au Sénégal et au Ghana, a indiqué le commandement américain pour l'Afrique (Africom).Des observateurs militaires en provenance de l'Otan et une quinzaine de pays partenaires y participent également. C'est une première notamment pour Israël.

« African Lion 2022 » a pour objectif de renforcer nos capacités communes de défense pour contrer les menaces transnationales et les organisations extrémistes violentes», a précisé un communiqué d'Africom cité par l'agence marocaine. Le numéro deux de l'armée marocaine, le général Belkhir El Farouk, a appelé lundi dans un discours à faire face aux défis sécuritaires. Selon l'état-major des Forces armées royales (FAR) marocaines, les exercices terrestres, aéroportés, aériens, maritimes, de décontamination, au Maroc, prendront différentes formes. Les manœuvres auront lieu plus précisément à Kénitra, près de Rabat, et dans plusieurs régions du sud, notamment à Mahbès, à la frontière algérienne, Des sauts de troupes aéroportées et des tirs d'artillerie dans le désert sont prévus à la lisière du Sahara occidental, non loin de Tindouf. C'est là que sont réfugiés les indépendantistes sahraouis du Front Polisario en Algérie.

ZONE DE TENSION AVEC LE SAHARA OCCIDENTAL

La question du Sahara occidental considéré comme un territoire non autonome par l'ONU, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, soutenu par Alger. Les Sahraouis veulent un référendum d'autodétermination tandis que Rabat impose une autonomie sous sa souveraineté.

Dans le cadre d'un accord négocié par l'ex-président américain Donald Trump, les États-Unis ont reconnu en décembre 2020 la souveraineté du Maroc sur ce vaste territoire désertique, en contrepartie d'une reprise des liens diplomatiques entre le Maroc et Israël.

L'Algérie a quant à elle rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en juin 2021. Elle accusait Rabat d'actes hostiles et dénonçait sa coopération militaire et sécuritaire avec l'entité sioniste. La ministre israélienne de l'Intérieur, Ayelet Shaked, est arrivée lundi au Maroc pour une série de rencontres avec des dirigeants marocains, dans le cadre de la coopération grandissante entre les deux parties.

shaked
Shaked est la quatrième ministre du gouvernement israélien à se rendre dans le royaume depuis la normalisation diplomatique en décembre 2020, après ses homologues des Affaires étrangères, de la Guerre et de l'Economie. Sa visite de travail, prévue jusqu'à jeudi, survient alors que les dirigeants de la coalition au pouvoir en Israël, le Premier ministre Naftali Bennett et le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid, ont annoncé leur intention de dissoudre le Parlement et de provoquer des élections anticipées. Pendant son séjour, Shaked doit s'entretenir avec son homologue marocain Abdelouafi Laftit, le chef de la diplomatie Nasser Bourita, la ministre de l'Economie Nadia Fettah et des hauts responsables.

Dans un communiqué publié à la veille de son déplacement, les services de la ministre israélienne ont précisé qu'elle devrait instaurer une coopération pour faire venir en Israël des travailleurs marocains dans les secteurs de la construction et des soins infirmiers. Par ailleurs, le Maroc a fait savoir au début du mois qu'il envisageait une collaboration avec Israël dans le domaine de la protection des données personnelles. L'état sioniste et le Maroc ont rétabli leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des soi-disant «accords d'Abraham», un processus de normalisation entre l'entité sioniste et plusieurs pays arabes, soutenu par l'ex-administration américaine de Donald Trump, a-t-on informé encore.