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Des centaines de jeunes rassemblés le 29 mai 2011 place de la Bastille à Paris contre la précarité et le chômage, à l'instar du mouvement des "indignés à Madrid © LCI
Une centaine "d'indignés" s'est rassemblée vendredi soir près de la place de la Bastille pour tenter d'y installer un campement sur le modèle de la Puerta del Sol à Madrid. Mais il a été rapidement démonté par les policiers. Certains protestataires sont restés sur place avant d'être évacués.

Le modèle des "indignés" de la Puerta del Sol, à Madrid, a du mal à prendre en France. Entamé le 19 mai place de la Bastille, le mouvement des "indignés" français, en écho à celui né spontanément le 15 mai dans la capitale espagnole, se veut "populaire", "intergénérationnel" et rejette "la démocratie représentative" et "une situation économique qui n'est plus supportable". Mais les tentatives d'occuper la célèbre place parisienne se heurtent régulièrement aux interventions de la police.

Les forces de l'ordre étaient ainsi intervenues le 29 mai pour évacuer un millier de manifestants. Vendredi soir encore, la centaine "d'indignés" parisiens arrivés peu après 19 heures sur le boulevard Richard Lenoir, près de la place de la Bastille pour organiser un campement "pacifique" et "reprendre la Bastille", se sont rapidement heurtés à la police. Portant des sacs à dos et tenant fleurs et affichettes "Yes we camp" à la main, ils ont tenté d'installer des tentes, mais celles-ci ont été presque aussitôt démontées par les policiers. Devant des "indignés" immobiles et qui scandaient en retour : "Résistance pacifique" ou "La vie plus belle, démocratie réelle".

"On ne bouge pas"

Quelques dizaines de protestataires ont néanmoins décidé de passer la nuit sur place. Ils se sont installés dans leur sac de couchage, encerclés par la police. Le tout dans le calme : "Tout se passe bien", indiquait en cours de nuit un porte-parole de la préfecture de police, indiquant qu'un dispositif de police et gendarmerie était sur place et que "le rassemblement s'effritait de lui-même".

"On ne bouge pas. On dort cette nuit dans nos duvets", affirmait Grégory, un des manifestants toujours sur place en cours de nuit. "Nous ne sommes pas là pour jeter des pavés. Nous sommes venus avec des fleurs. Nous ne sommes pas un mouvement oppositionnel, mais propositionnel", commentait pour sa part Julien, un étudiant de 27 ans. Mais ces "idignés" persistants ont fini par être, eux aussi, évacués de la place de la Bastille : "A 4 heures, une cinquantaine de policiers nous ont encerclés sur le boulevard Richard Lenoir où on s'est installés et nous ont demandé de nous disperser par petits groupes, ce que nous avons fait", a conclu un autre des protestataires, Grégory Pesqueille.