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Le 23 septembre 2022 marque le lancement du référendum d'intégration à la fédération de Russie dans les régions du Donbass (Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk), de Zaporijia et de Kherson. Dans chaque région, les conditions de vote varient selon les endroits en fonction de la situation en matière de sécurité.

Ce vendredi matin, je rejoins vers les 8 h 30 un groupe de quatre femmes faisant partie de la commission électorale de leur district. Malgré le froid et la pluie battante, elles vont faire du porte à porte pendant 12 h pour permettre à leurs concitoyens de voter pour le référendum d'intégration à la fédération de Russie, sans bouger de chez eux.

Équipées d'une liste papier des électeurs, de bulletins de vote et d'une urne scellée portative, ces quatre femmes ont quatre jours pour visiter un maximum d'électeurs. Le but : minimiser le nombre de votants qui devront se rendre le 27 septembre 2022 dans les bureaux de vote pour faire savoir leur volonté lors du référendum sur l'intégration de la RPD au sein de la fédération de Russie.

Car à cause des bombardements quotidiens menés par l'armée ukrainienne contre les zones résidentielles de Donetsk, Gorlovka et Makeyevka, il serait extrêmement dangereux que de longues files d'attentes se forment devant les bureaux de vote.

Alors ce sont les membres des commissions électorales, des volontaires, qui prennent le risque à la place des électeurs, en se déplaçant de maison en maison, d'immeuble en immeuble, pour faire voter les gens chez eux. Et le premier jour de ce référendum d'intégration à la fédération de Russie, la météo ne rend pas les choses faciles.

Mais malgré les risques de bombardement, la pluie, la boue et leurs chaussures trempées, les quatre femmes que j'accompagne continuent leur devoir, et toquent à chaque porte. La procédure est presque la même que dans un bureau de vote. L'électeur montre son passeport, son identité est vérifiée, il signe en face de son nom dans la liste, remplit son bulletin de vote et le glisse dans l'urne scellée. Faute d'isoloir et d'endroit approprié (certains votent sur le seuil de leur porte), les femmes que j'accompagne détournent simplement le regard lorsque la personne coche la case qui correspond à son choix.

Voir le reportage filmé sur place, sous-titré en français :


D'autres équipes, comme celle suivie par la journaliste canadienne Eva Bartlett, utilisent un classeur comme mini isoloir.


L'urne scellée quant à elle ne sera ouverte que le soir, une fois déposée au bureau de vote du district, respectant ainsi les procédures visant à assurer la fiabilité du vote. Pour ceux qui n'auront pas pu (ou pas voulu) voter à la maison, les bureaux de vote seront ouverts le 27 septembre 2022.

En RPD, le vote est surveillé par 129 observateurs étrangers venant d'Italie, de France, de Russie, du Venezuela, de Roumanie, du Togo et d'Afrique du Sud. Et pas moins de 542 journalistes venant de RPD, de Russie, du Royaume-Uni, de Chine, de France, d'Italie, du Portugal, du Venezuela et du Qatar, couvrent l'événement.

En région de Kherson, la situation sécuritaire permet d'organiser le référendum d'intégration à la fédération de Russie dans des bureaux de vote, comme on peut le voir sur les images de Patrick Lancaster.


Pour ma part, sans surprise, je constate que tous les électeurs visités ce matin votent pour l'intégration à la fédération de Russie, et le font de manière ostensible. Comme le dit une des femmes qui a voté aujourd'hui : « Nous sommes pour la Russie, nous ne voulons rien d'autre ».

Une autre explique son vote pour l'intégration lors de ce référendum car « la Russie, ce sont ceux qui ne nous ont pas trahis, ce sont ceux qui nous aident, ceux qui respectent notre choix, nous aident et nous soutiennent ».

Il est clair que les bombardements récents de l'armée ukrainienne contre les civils n'ont pas découragé les gens de voter. Bien au contraire ils ont renforcé la volonté des habitants de Donetsk de choisir l'intégration à la fédération de Russie lors de ce référendum.