pacte germano russe
La révolution peut venir d'Allemagne, pas de France

Deux indicateurs, mais qui ne sont pas anodins : des Allemands qui chantent Kalinka à la fête de la bière, et un grand patron qui accuse carrément l'Amérique de détruire l'économie allemande à son profit. Le premier sujet a été diffusé dans notre encart vidéo, le second est ici.
Grupp : On doit tout essayer pour stopper cette guerre, et arrêter de la prolonger en y injectant des armes.

BW24 : Comment voulez-vous faire ça, concrètement ?

Grupp : Ça je ne peux pas le dire... Mais je pense qu'on doit aussi rompre avec l'Amérique parce que l'Amérique essaye, par derrière, de tout faire pour prolonger cette guerre, et elle fait des affaires de la sorte, elle a ainsi déclaré qu'elle pouvait livrer du gaz, à un prix très onéreux...

Je dis que l'Amérique a aussi des problèmes avec la Chine, elle ne veut pas que la Chine devienne plus forte, et évidemment la Russie non plus ne doit pas devenir plus forte, et c'est pourquoi il n'était pas dans l'intérêt de l'Amérique que nous ayons fait
20 ans d'échanges positifs avec la Russie, tout en les renforçant économiquement, et maintenant avec toute cette histoire c'est l'Europe qui va être affaiblie, pas seulement l'Allemagne, l'Europe va être affaiblie et naturellement l'Amérique va en profiter, Obama avait déjà dit que l'Amérique était la grande puissance et que la Russie était juste une rigolade.

Nous avons traduit en substance le Wikipédia en allemand qui résume les propos de Grupp dans la presse et la télévision régionale :
Le 7 mai 2022, Grupp a déclaré au Business Insider que la Russie s'était renforcée économiquement sous le gouvernement de Vladimir Poutine. Les États-Unis ne sont « pas tout à fait innocents » dans la guerre en Ukraine. Il a appelé à une « solution de compromis » sans entrer dans les détails. Dans un discours prononcé à la Chambre de commerce et d'industrie de Marbourg le 22 septembre 2022, à propos de l'attaque contre l'Ukraine, Grupp a évoqué le contrôle américain en arrière-plan dans le but d'affaiblir la Russie, l'Union européenne et l'Allemagne. Pour preuve, il a déclaré que les États-Unis sortiraient seuls vainqueurs de la crise. Il a dit comprendre la position de Vladimir Poutine, puisque l'Union européenne s'ouvrait à l'Est, contrairement aux accords antérieurs. Il l'a également exprimé sur le portail BW24. Là, il a affirmé que « l'Amérique contrôle tout en arrière-plan ».
C'est l'Allemagne qui a en Europe le plus à perdre de la fracture du lien organique (énergétique) avec la Russie. Deux chiffres : l'Allemagne dépend à 55 % du gaz russe au début du conflit russo-ukrainien, la France à 17 % seulement. Et l'industrie allemande est deux fois plus puissante (en termes d'exportations) que la nôtre, ce qui donne un danger six fois plus grand pour l'Allemagne.

Théoriquement, avec ce qu'elle a à perdre (elle entrera en récession en 2023 et n'en sortira pas avant 2024), l'Allemagne va connaître sa première crise sérieuse depuis 1950. C'est naturellement la hausse des prix de l'énergie qui va plomber ce pays, dont la production manufacturière, qui pèse pour un gros tiers dans le PIB, est énergivore. L'inflation va dépasser les 10 %, les salaires devront être augmentés en conséquence, ce qui va réduire la rentabilité des produits manufacturés à l'exportation. On rappelle que l'Allemagne exporte plus que l'Amérique...

Quant aux allocations chômage, elles devront suivre - pour éviter le décrochement et la colère des populations les plus fragiles - cette courbe ascendante, ce qui accentuera encore la boucle prix-salaires. Politiquement, la droite CSU est contre ce qu'elle considère comme une « démotivation » et une « incitation à l'immigration » (avec un regard appuyé vers la France). Le grand patronat veut limiter l'augmentation des salaires, la situation ne peut donc que se tendre socialement.

Écoutons encore une fois Wolfgang Grupp, grand patron dans le textile, interviewé par BW24, la chaîne régionale du Bade-Wurtemberg.
Les prix du gaz ont décuplé au cours des deux dernières années. C'est bien sûr extrême. Comment imaginez-vous les prochaines années à partir de là ?

Avec cette politique, je ne peux certainement pas dire quoi demain sera fait. Je ne sais pas quelles autres décisions seront prises. Je veux juste dire : si nous nous vantons de livrer des milliards d'armes à l'Ukraine et qu'en même temps nous disons « pas de problème, les citoyens et l'économie devront payer pour cela », ce sont des déclarations que je ne peux pas comprendre. Je n'ai jamais vu un conflit se terminer en donnant un plus gros couteau à l'un et une plus grosse hache à l'autre. Nous devons nous parler. Les livraisons d'armes ne sont certainement pas la solution. Poutine fournira alors également plus d'armes et la guerre ne pourra pas s'arrêter de cette manière.

Quelle source d'énergie utilisez-vous actuellement ?

Nous sommes passés du pétrole au gaz en 1986 et avons introduit la production combinée de chaleur et d'électricité. Après cela, il a même été subventionné par le gouvernement. Aujourd'hui, je suis puni pour avoir mis toute la filière au gaz. Je ne comprends pas comment on a pu être le meilleur ami de monsieur Poutine pendant 20 ans, on s'est rendus dépendant à 100 %, et en deux mois c'est devenu l'ennemi à abattre ! Qui n'existe pas. Quelque chose a dû se passer il y a longtemps. Je soutiens que l'Amérique contrôle tout ça en arrière-plan pour qu'elle demeure la seule grande puissance mondiale. Même sous l'administration de Bush Junior les accords avec Poutine n'ont pas été tenus. Les seuls vainqueurs de cette guerre sont les Américains !

Les Allemands, de la base au sommet, ne sont pas tous dupes du jeu pervers des Américains, qui sont prêts, encore une fois, à sacrifier l'Europe pour reprendre la main dans la direction du monde, une main qu'ils ont peut-être définitivement perdue.

Dans la vidéo suivante, on découvre la trahison foncière des Verts, cette succursale de Greenpeace, ces pseudo-pacifistes qui travaillent objectivement pour la guerre, contre l'Allemagne et pour l'Amérique. Et surtout, pour un conflit qui peut les ensevelir. Ce qui serait un retour à la terre inattendu.


Les Allemands qui soutiennent l'OTAN et sa politique agressive sont en train de se tirer une balle dans le pied. Et peut-être, bientôt, dans la tête.

D'autres ont compris le jeu de l'Amérique, qui veut détruire le renforcement économique mutuel germano-russe. Ils sont sifflés par les gauchistes et les idiots, qui sont souvent les mêmes.

Nous parlerons alors, plutôt que d'une révolte du peuple, d'une révolte de l'élite économique allemande.

L'archive de Condoleezza Rice qui démontre que l'Amérique voulait depuis longtemps détruire le lien entre l'Europe et la Russie


TF1, qui penche fortement du côté de l'OTAN et donc de l'Empire, a tenté de déminer cette preuve vidéo.
Lorsque l'on écoute plus en détails l'extrait, on constate que la retranscription effectuée par des internautes francophones est en partie trompeuse. Condoleezza Rice n'évoque à aucun moment la possibilité pour les États-Unis de « couper » les gazoducs russes. Voici une retranscription plus fidèle de ses propos :

« Nous devons imposer des sanctions plus sévères [à la Russie, NDLR]. Et je crains qu'à un moment donné, cela doive probablement impliquer le pétrole et le gaz. [...] Sur le long terme, l'enjeu est de changer la structure de l'indépendance énergétique. Que l'Europe dépende davantage de la plateforme énergétique nord-américaine, des formidables ressources en pétrole et gaz que nous trouvons en Amérique du Nord. Vous voulez avoir des pipelines qui passent par l'Ukraine et la Russie. Pendant des années, nous avons essayé d'amener les Européens à envisager d'autres voies d'approvisionnement. Il est temps de le faire. »

Dans ces déclarations, on observe que l'ancienne secrétaire d'État suggère de profiter des tensions en Europe pour tenter de renforcer la coopération américano-européenne en matière d'énergie. Une forme de lobbying très appuyé, mais rien qui ne laisse entrevoir une volonté des États-Unis de couper les gazoducs russes.
TF1 a juste oublié de citer la première partie de l'extrait, où Condy Rice menace carrément de ruiner la Russie tout en coupant les livraisons énergétiques à l'Europe, ce qui ferait souffrir les deux parties !

Circulez, y a rien à voir...
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