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La place Syntagma était submergée par des drapeaux grecs et espagnols ainsi que des banderoles © KEYSTONE
Près de 40 000 manifestants ont refusé de quitter la place Syntagma, malgré l'assaut policier. Remaniement du gouvernement Papandreou

Les indignés ont obtenu que le premier ministre Georges Papandreou remanie le gouvernement grec aujourd'hui. Il l'a annoncé hier. Dans la journée, les députés et ministres grecs se rendant au Parlement, à Athènes, ont été accueillis par des jets d'œufs et de bouteilles d'eau des «Indignés» campant sur la place Syntagma. Quelques-uns des 40 000 manifestants ont fait une chaîne pour gêner l'accès des élus venus examiner un projet de loi budgétaire pluriannuel qui impose de nouvelles mesures d'austérité.

L'intervention de la police à coups de gaz lacrymogènes a éparpillé la foule mais n'a pas permis d'évacuer les lieux. En marge du rassemblement, des jeunes ont lancé des cocktails Molotov, sur les forces anti-émeutes. Celles-ci ont répliqué à coups de salves de grenades lacrymogènes.

Selon le porte-parole de la police, deux ou trois officiers seraient dans un état grave. L'un a été blessé à l'oreille, un autre a perdu plusieurs doigts. Aucun bilan, côté émeutiers. Les syndicats du pays avaient de leur côté appelé à une grève générale pour cette journée parlementaire. Celle-ci a essentiellement affecté le secteur public et les transports maritimes et urbains.

Le chef de gouvernement Georges Papandréou assurait hier «assumer ses responsabilités pour avancer». Le projet qui était examiné en commission, est inclus dans un plan budgétaire pour les années 2012-2015, dicté par les créanciers de la Grèce. Ceux-ci, à savoir le Fonds monétaire international et l'Union européenne, peinent de leur côté à se mettre d'accord sur une nouvelle aide, nécessitée par une situation financière critique.

L'agence de notation Standard and Poor's a annoncé hier avoir abaissé de trois crans la note de quatre banques grecques à «CCC», soit la même note que celle attribuée en début de semaine à la dette à long terme de la Grèce. Trois grandes banques françaises seraient sous la menace d'une dégradation de leur note, liée à leurs actifs grecs. Des analystes relèvent cependant que des banques allemandes notamment, sont beaucoup plus exposées que les banques tricolores placées en observation, hier.