Une professeure de danse de salon à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris a été congédiée après avoir été accusée d'avoir tenu des propos "sexistes, dégradants, discriminatoires et racistes". Des élèves se sont plaints d'être "mal à l'aise" car elle a demandé à ses disciples de se répartir en couples d'"hommes" et de "femmes".
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© LP/Céline Carez« Je n’ai eu aucun propos discriminatoire ni vexatoire », se défend Valérie, qui a été exclue par Sciences Po.
L'enseignante, qui donnait des cours à Science Po Paris depuis huit ans "sans jamais avoir de problème", s'est dite surprise d'avoir reçu un appel de la part de l'administration, qui lui a annoncé "qu'un élève s'était plaint de [son] comportement, [qu'elle l'avait] mis mal à l'aise. Ils m'ont demandé de respecter les "principes d'inclusion" et la charte éthique de l'école", a-t-elle déclaré.

À l'origine de cette histoire, un changement dans les catégories d'inscription pour ses cours de danse. La professeure, Valérie Plazenet, ne retrouve plus les mentions "homme" et "femme" mais celles de "leader" et "follower". "D'ailleurs, beaucoup de candidats se sont inscrits comme "leader" car ils pensaient que cela signifiait un niveau supérieur", a-t-elle expliqué au micro de CNews.

Interdiction de répartir les élèves entre "hommes" et "femmes"

L'enseignante décide quand même de répartir les disciples selon les catégories "homme" et "femme". "Je leur ai dit que de reprendre leurs positions, c'est-à-dire les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. Je leur ai aussi dit que je n'oblige pas les filles à faire le rôle du garçon. S'il y en a qui veulent faire le rôle des garçons, car il en manque souvent dans les cours de danse, il n'y a pas de problème", ajoute-t-elle. Il n'en fallait pas plus pour que "des étudiants dénoncent le sexisme de [cette femme], jugée old school. Ils étaient mal à l'aise", a témoigné une élève, relayée par Le Parisien le mercredi 7 décembre.

La direction de l'Institut d'études politiques explique ainsi à la professeure que ses "propos à caractère discriminatoire ou perçus comme tels notamment liés à l'orientation sexuelle, n'ont pas leur place dans les activités que nous proposons à nos étudiants". Elle impose à Valérie de ne plus répartir les couples sur la base du "genre des participants" mais selon les catégories "leader" et "follower".

Une obligation rejetée par cette professeure, qui a mis en avant la "notion de séduction" entre un homme et une femme présente dans la danse de salon. Elle a ainsi dénoncé le "politiquement correct" et une "censure". "Je ne marche pas à la dictature", a-t-elle martelé, citée encore par Le Parisien. "Un email me demandait de m'excuser et de ne plus recommencer en disant "homme" ou "femme" soit Sciences Po ne me reprend plus", a affirmé Valérie au micro de CNews.

Une "démission", pas un congédiement

Face à la médiatisation de l'affaire, Sciences Po a publié un communiqué pour démentir l'information selon laquelle, elle a été congédiée. "Plusieurs étudiants inscrits à un cours de danse, composé de 20 élèves, se sont plaints auprès de l'administration de Sciences Po de propos sexistes, discriminatoires, dégradants et minimisant les violences sexistes et sexuelles, tenus de façon répétée par l'enseignante", lit-on.

Sciences Po lui a fait part de "la nécessité de cesser ses propos à caractère discriminatoire, conformément à la loi et à notre charte de déontologie".

"(...) contrairement aux allégations de la presse relayant l'information selon laquelle elle aurait été congédiée de Sciences Po, l'enseignante a indiqué à l'administration de Sciences Po qu'elle ne souhaitait pas poursuivre ses activités au sein de notre institution", poursuit Sciences Po, qui dit "s'engager contre toutes les formes de discriminations et dénonce fermement les mensonges et l'instrumentalisation politique générée par la démission" de la prof.

"#TyrannieWoke"

Une décision applaudie sur Twitter par un des étudiants de l'enseignante, qui se présente sous le pseudo "romeowiththeaccent". Co-responsable EELV pour la commune de Puteaux, il se dit adepte de l'écologie politique radicale et intersectionnelle, de l'éco-socialisme et de l'éco-féminisme.


Valérie Plazenet a démenti, lors de sa déclaration à CNews, avoir tenu des propos "sexistes, discriminatoires, dégradants et minimisant les violences sexistes et sexuelles".

Son affaire a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter où des internautes dénoncent une "tyrannie du wokisme", mouvement qui est monté en puissance dans l'établissement. "Sciences Po est devenu Sciences Woke", écrit un internaute.

Pour rappel, selon une étude menée par un politologue et une sociologue affirme que "la gauche radicale progresse considérablement au sein de Sciences Po, où, en 2022, "71% des étudiants se revendiquent de gauche".

Les trois quarts des étudiants sondés affirment même ne pas reconnaître l'identité biologique, répondant par l'affirmative à la question si les différences entre les hommes et les femmes sont "artificielles et uniquement produites par la société".