Faudra-t-il mettre des masques aux canards et les équiper d'un pass sanitaire ? On pose la question, c'est tout. Confronté comme le reste de l'Europe à une épizootie catastrophique de grippe aviaire, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a présenté un plan d'action qui fixe l'objectif de lancer la première vaccination de volailles à l'automne 2023.
jkjk
« L'objectif que je fixe, c'est un objectif de pouvoir passer la saison 2023-2024 avec un vaccin, une stratégie vaccinale », a-t-il indiqué lors d'un déplacement auprès de représentants du secteur agricole à la Roche-sur-Yon (Vendée).


À ce stade, il n'existe aucun vaccin suffisamment efficace disposant d'une autorisation de mise sur le marché, et encore moins de réglementation européenne autorisant la vaccination.

Premiers résultats des expérimentations en mars 2023

Selon le calendrier présenté jeudi, les premiers résultats des expérimentations en laboratoire devraient être connus autour de mars 2023. À la même période, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sera tenue de présenter différents « scénarios de vaccination pertinents ».

L'État français tâchera alors de définir sa stratégie vaccinale, de chiffrer son coût, et de déterminer qui paiera. « Si tous les signaux sont au vert, en mai, on aura des vaccins fonctionnels, autorisés, et une stratégie adaptée sur le plan sanitaire et économique », résume le ministère.

D'ici là, il faut œuvrer à « sauvegarder le patrimoine génétique de la filière » et s'assurer que les indemnisations « aillent suffisamment vite pour ne pas tellement affaiblir les trésoreries, que des gens soient obligés d'arrêter leur activité », a insisté le ministre.

[...]

Course au vaccin

Alors qu'une réglementation européenne autorisant le principe de la vaccination « devrait entrer en application fin février », cinq pays européens se sont lancés dans la course au vaccin. La plupart des résultats des expérimentations devraient être connus au premier trimestre 2023.

[...]

La vaccination, un risque commercial ?

Reste toutefois le risque que certains pays importateurs refusent d'acheter des volailles ou produits issus d'oiseaux vaccinés, craignant que le vaccin « masque » la présence de la maladie et que le virus se diffuse ensuite chez eux « à bas bruit ».

La France devra donc mener des négociations bilatérales avec ses partenaires commerciaux pour leur faire accepter d'importer des poulets vaccinés. Un arrêt des exportations de volailles françaises représenterait 500 millions d'euros de perte pour le secteur.

En France, du 1er août au 21 décembre, 3,3 millions d'animaux ont été abattus en raison de la grippe aviaire, dont une moitié de canards. L'épizootie de grippe aviaire est la « plus dévastatrice » qu'ait connu l'Europe de toute son histoire, avec plus de 50 millions d'oiseaux abattus dans les seuls élevages infectés entre octobre 2021 et septembre 2022. L'accélération de la propagation du virus est liée à la baisse des températures et à la forte activité migratoire des oiseaux sauvages.