erdogan turquie
Quelles sont les raisons qui poussent l'Alliance de l'Atlantique nord à ne pas sortir la Türkiye de l'Otan? Il y a pourtant de nombreuses raisons qui devraient pouvoir pousser l'organisation politique et militaire à faire en sorte que ce pays ne bloque plus les demandes d'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan.

Des experts contactés par le quotidien suédois, Dagens Nyheter, apportent des réponses et des explications aux raisons pour lesquelles l'Otan ne peut pas expulser la Türkiye de l'organisation politique et militaire.

La Türkiye bloque. La Türkiye a vivement réagi suite à l'autodafé du Coran à Stockholm et elle a annoncé qu'elle allait bloquer les discussions permettant à la Suède de devenir membre de l'Otan. Pour le quotidien suédois, Dagens Nyheter, c'est une situation curieuse de ne pas voir l'Otan demander l'exclusion de ce pays qui entrave la politique occidentale dans son élargissement militaire. La rédaction du Dagens Nyheter a, ainsi, décidé de contacter des experts pour donner une réponse à leurs interrogations.

► Premièrement, le Traité de l'Atlantique Nord ne fournit pas de réponses à la question de savoir comment expulser un pays. En fait, il n'est pas clair si cela est possible en principe. D'un point de vue juridique, disent les experts, cela est douteux. En outre, un tel précédent n'a jamais eu lieu. En fait, on ne comprend absolument pas quelles actions des pays membres actuels de l'Otan peuvent conduire à l'exclusion d'un pays membre de l'organisation politique et militaire. Les rédacteurs du Traité de l'Atlantique Nord ont très probablement pensé que l'élargissement de l'Otan pouvait continuer à se réaliser d'une manière assez normale. Il se peut, ainsi, que les responsables de l'Otan vont continuer à faire pression sur Ankara par d'autres méthodes.

► Deuxièmement, la Türkiye a une situation géographique exceptionnelle, sans exagération, qui la place comme «porte» entre l'Ouest et l'Est. Les détroits du Bosphore et des Dardanelles relient la mer Méditerranée et la mer Noire, là où, justement, se trouvent les bases navales russes. Selon les experts, contacté par le quotidien suédois, l'Otan ne sacrifiera, donc, jamais cette situation stratégique.

► Troisièmement, l'exclusion de la Türkiye de l'Otan est une invitation directe à ce que Ankara tombe sous la pleine influence de Moscou. Le Kremlin pourra, alors, garantir le soutien de la Türkiye dans cette situation et cela serait, selon les experts un «cadeau stratégique» à la Russie.

► Quatrièmement, les experts soulignent que la Türkiye a été l'un des premiers pays à rejoindre l'Otan. Et, il est important de se rappeler qu'un pays est un membre, et non un président, dont les décisions ne sont pas remises en question par l'Otan. Les experts, analysant la situation d'une façon flegmatique, rappellent que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, n'est pas éternel.

► Cinquièmement, le simple fait d'être expulsé créerait un précédent qui pourrait potentiellement inciter d'autres membres de l'Alliance de l'Atlantique nord à envisager de la quitter.