Le 10 mars, l'État ukrainien a rendu un hommage national à Dmytro "Da Vinci" Kotsiubailo, chef du bataillon formé par des militants de Pravyi Sektor, le groupe ultra-nationaliste d'extrême-droite de référence, parmi les plus violents en Ukraine. Kotsiubailo est mort le 7 mars sur le front de Bakhmout.
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© SERGEI SUPINSKY / AFPSanna Marin et Volodymyr Zelensky, présents à la cérémonie dédiée à la mémoire de Dmytro Kotsiubailo.
La première ministre finlandaise, Sanna Marin, Young Global Leader formatée par le World Economic Forum (WEF) de Davos, a assisté à la cérémonie. Sa présence est l'illustration du soutien inconditionnel au régime ukrainien de l'ensemble de l'Occident.


Kotsiubailo, ce" héros de l'Ukraine" avait été déjà décoré par Zelensky le 1er décembre 2021 lors d'une cérémonie au Parlement, ce qui démontrait que l'idéologie la plus extrême d'Ukraine avait déjà réussi à s'imposer au sommet de l'État, et ce avant l'offensive russe.

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Dans le même temps, les officiels du gouvernement ukrainien valorisent le sacrifice de familles entières, père et fils, montrant une conception de la vie humaine sidérante.

Cela refait penser à l'analyse d'Olekseï Arestovitch sur la valorisation suprême de la mort en Ukraine post-Maidan, comme un instinct suicidaire collectif inspiré par l'hymne ukrainien et le culte bandériste des "héros" qui ont sacrifié leur vie pour la nation.


Mobilisations forcées et suicides

Parallèlement, depuis la fin janvier, des vidéos pullulent sur les réseaux sociaux montrant des scènes de mobilisation forcée, manu militari, aux quatre coins de l'Ukraine, et semble-t-il plus particulièrement dans les régions russophones.

Des commentateurs pro-russes se demandent même si cela n'est pas un moyen de se débarrasser des Ukrainiens jugés les plus susceptibles de duplicité avec la Russie. En tout cas, il n'y a visiblement plus assez de volontaires dans ce pays pour aller se battre. Même les handicapés reçoivent des ordres de mobilisation. Il faut de la chair à canon pour alimenter la machine de guerre, jusqu'au dernier Ukrainien.

Le 25 janvier 2023, le président Zelinsky a aussi signé la loi 8271 qui renforce les peines de prison contre les désertions, le refus de monter au combat et les replis non-autorisés. Voilà qui n'est pas le signe d'une armée motivée et victorieuse.

Probablement dans le cadre de cette nouvelle loi, au moins 34 soldats ukrainiens de la garnison de Soledar qui ont préféré battre en retraite sans attendre d'en recevoir l'ordre plutôt que de se faire tuer ou d'être fait prisonniers, seraient aujourd'hui emprisonnés à Poltava. Ils risquent 5 à 10 de prison. L'un d'eux se serait suicidé.


Pire encore, le 6 mars, une vidéo est apparue sur Twitter, qui montre le suicide d'un adolescent de la région de Kharkov dont le père serait mort au front et qui avait reçu lui-même une convocation pour rejoindre l'armée ukrainienne. Il a préféré se pendre. Et lui n'aura pas le droit aux honneurs officiels.

L'internaute qui poste la vidéo conclue ainsi : "Le sang d'Ukrainiens innocents est sur les mains de Zelensky et de ceux qui empêchent la paix ".
"The most 💔 thing I have ever seen! #Ukranian teen got his #mobilization papers. He just buried his father & says now they are coming for me. I refuse to fight for #Ukranian military. U left me no choice...
Blood of innocent #Ukranians is on #Zelensky hands and those who 🛑🕊️ "
Gageons que ce genre de nouvelle ne fera pas la une de la presse belliciste.

Plutôt que de négocier pour sauver ce qui peut l'être, l'Ukraine semble s'enfoncer dans un trou noir terrifiant, avec le soutien de l'Occident.