Égypte, Qatar, Turquie, Russie & ONU doivent de se porter garants de l'accord de trêve. Les exigences ne feront pas l'objet de compromis, tout obstacle pouvant être "aplani" au fil des négociations.
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Le 6 février, le Hamas a répondu à l'offre de cessez-le-feu présentée par les médiateurs qatari et égyptien par une contre-proposition qui appelle à une trêve de 135 jours comprenant un processus d'échange de prisonniers en trois étapes, la cessation de toutes les opérations militaires par les parties belligérantes, le retrait complet des troupes israéliennes de Gaza, l'entrée sans restriction de l'aide humanitaire dans la bande et la fin des incursions violentes des colons dans la mosquée d'Al-Aqsa.
"Cet accord vise à mettre fin aux opérations militaires mutuelles entre les parties, à parvenir à instaurer un apaisement complet et durable, à échanger des prisonniers entre les deux camps, à mettre fin au siège de Gaza, à reconstruire, à faire rentrer les résidents et les personnes déplacées dans leurs foyers et à fournir un abri et des secours à tous les résidents dans toutes les zones de la bande de Gaza", peut-on lire dans la déclaration du Hamas.
La proposition demande à l'Égypte, au Qatar, à la Turquie, à la Russie et à l'ONU de se porter garants de l'accord.

Décliné en trois étapes de 45 jours, l'accord d'échange de prisonniers prévoit d'abord la libération de toutes les femmes israéliennes captives, des hommes de moins de 19 ans, des personnes âgées et des malades. Les autres prisonniers de sexe masculin seraient libérés au cours de la deuxième phase, et les dépouilles des personnes tuées lors des hostilités seraient échangées au cours de la troisième phase.

Le groupe de résistance prévoit également la libération de 1 500 prisonniers, dont un tiers serait choisi sur une liste de Palestiniens condamnés à la prison à vie par Israël.

Au cours de la première phase, le Hamas demande une intensification des livraisons d'aide humanitaire pour répondre aux besoins des habitants de Gaza, la reconstruction des hôpitaux, des maisons et des installations, le repositionnement des forces israéliennes "loin" des zones peuplées de Gaza pour permettre le transfert des prisonniers en toute sécurité et l'arrêt des opérations de reconnaissance aérienne menées par Tel-Aviv.

Avant que la deuxième étape puisse commencer, le Hamas affirme que les négociations doivent se poursuivre pour revenir "à un climat d'apaisement total". Au cours de ces 45 jours, les troupes israéliennes devraient se retirer "loin des frontières de toutes les zones de la bande de Gaza", tandis que la reconstruction des maisons et des infrastructures vitales pourrait commencer.
"La troisième étape vise à poursuivre les procédures humanitaires de la première et de la deuxième étape, conformément à ce qui aura été convenu au cours de la première et de la deuxième étape", peut-on lire dans la déclaration du Hamas.
Parmi les autres requêtes contenues dans la proposition annexe figurent des garanties de la part d'Israël de ne pas ré-arrêter les prisonniers palestiniens et arabes libérés pour le même motif que celui justifiant leur détention, d'améliorer les conditions de vie dans les prisons israéliennes, de garantir la liberté de mouvement à tous les citoyens de Gaza et la réouverture de tous les checkpoints vers Gaza, d'autoriser la construction de dizaines de milliers de maisons et d'abris temporaires et de permettre la reprise de tous les services humanitaires à Gaza, en particulier par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Le Hamas a également demandé explicitement la fin des incursions violentes des colons dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est occupée et "le retour à la situation existant en 2002 à la mosquée Al-Aqsa".

S'adressant à Al-Jazeera mercredi, Muhhamed Nazzal, membre éminent du bureau politique du Hamas, a déclaré que rien dans la proposition ne pouvait faire l'objet d'un "compromis".
"La machine à tuer israélienne doit être stoppée. Nous souhaitons que les forces d'occupation israéliennes se retirent intégralement de la bande de Gaza. Notre position est légitime et nos exigences raisonnables", a déclaré M. Nazzal. "Nous attendons l'ouverture de négociations. Une fois qu'elles auront commencé, les éventuels obstacles pourront être aplanis tout au long du processus afin de parvenir à un accord final qui nous permettra de mettre les points sur les i et les barres sur les t", a-t-il ajouté.
En réponse à cette proposition globale, des responsables israéliens ont déclaré mercredi à Ynet qu'ils ne pouvaient se résoudre à mettre fin à la guerre. Pour sa part, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré au Times of Israel que Tel Aviv "n'a pas de réponse aux demandes du Hamas au-delà de sa déclaration d'hier soir indiquant qu'il étudiait la proposition".

M. Netanyahu doit rencontrer mercredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken, arrivé en Israël après sa visite en Arabie saoudite et en Égypte.

Article original en anglais : Hamas presents three-stage truce deal, demands full Israeli withdrawal from Gaza, The Cradle, le 7 février 2024.

Traduction : Spirit of Free Speech

La source originale de cet article est The Cradle