Qui réveillera la conscience de nos dirigeants face à Gaza ? Nous vivons des événements terrifiants à Gaza. Et les dirigeants français se taisent, regardent ailleurs, n'entreprennent rien !
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Le gouvernement Netanyahu, après avoir causé la mort de 30 000 civils gazaouis (au moins) par des bombardements qui ont fait aussi 70 000 blessés, est en train d'affamer 500 000 personnes restées au nord et au centre de Gaza. Le même gouvernement menace de bombarder le million et demi de Gazaouis désormais entassés à Rafah.

Le FMI et les USA se livrent à un ignoble marchandage : l'Égypte bénéficiera de nouveaux prêts pourvu qu'elle accepte d'accueillir les Palestiniens de Gaza dans le Sinaï. De fait Le Caire fait construire une « zone-tampon » — un camp de réfugiés entouré d'un mur — pour accueillir les Gazaouis s'ils fuient le massacre que leur promet Netanyahu.

Arrêtons-nous un instant et respirons fort : le monde occidental (USA, Europe), qui n'avait que le « devoir de mémoire » à la bouche, voit un gouvernement qui laisse le choix à 2 millions de personnes entre nettoyage ethnique et génocide ; et il continue à se faire complice ?

Les États-Unis continuent à livrer des bombes à Tsahal; ils osent mettre leur veto à la résolution algérienne de cessez-le-feu au Conseil de Sécurité des Nations Unies ! La Grande-Bretagne soutient Tsahal par des missions régulières de surveillance aérienne de la bande de Gaza. Et le gouvernement de mon pays continue ses petites affaires, ne s'émeut pas plus que cela. Les médias établis ne disent rien ! Les évêques de France se taisent !

Alors que les actions d'Israël sont tellement disproportionnées qu'elles n'ont plus rien à voir avec une vengeance pour le 7 octobre, on trouve encore des gens pour disserter sur la nature de tel ou tel mouvement combattant palestinien ! On se doute bien que si Netanyahu arrive à ses fins, l'effet boomerang de moyen et long terme pour Israël sera terrible. Mais qui peut continuer sérieusement à parier sur le pire et souhaiter une guerre inexpiable ? Qui peut détester Israël au point de l'encourager à continuer dans l'impasse actuelle ? Qui peut surtout regarder sa conscience et supporter une minute de plus que deux millions de Palestiniens soient exposés à la quadruple réalité de la faim, des épidémies, des bombardements et du nettoyage ethnique ?

L'actuel président de la République veut-il finir maudit par les générations à venir de Français pour n'avoir pas vu où était son devoir ? Nous avons une chance et nous ne la saisissons pas : les pays musulmans, à commencer par l'Iran, mais aussi la Russie, la Chine, font tout pour éviter le pire, à savoir un embrasement généralisé. Nombreux sont les pays qui cherchent une solution diplomatique. Que manque-t-il pour que les États-Unis, la Grande-Bretagne et Israël renoncent à leur atroce projet de nettoyage ethnique de Gaza ? La France devrait s'activer jour et nuit pour acculer les États-Unis, au Conseil de Sécurité, à voter les résolutions de cessez-le-feu. Nous devrions être en pointe pour imposer une force de Casques Bleus sur le terrain. Ça ne devrait même pas se discuter. Ça devrait être instinctif !

Il y a un devoir d'humanité. Et la politique consiste à prendre les moyens de le faire respecter. Si de grandes voix, dignes d'être comparées à Jaurès et de Gaulle, commençaient à faire retentir à Paris ou à la tribune des Nations-Unies les mots de la justice internationale, de l'égale dignité des peuples et de la conscience universelle, même les gouvernants les plus endurcis de Washington ou Tel-Aviv ne pourraient pas s'obstiner longtemps. Là, nous sommes gouvernés par des gens sans imagination, sans courage, sans conscience.