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© LP/HUMBERTO DE OLIVEIRAUn employé de Monoprix, à Marseille (Bouches-du-Rhône), a été mis à pied à titre conservatoire lundi pour avoir récupéré six melons et deux salades dans la benne à ordures du magasin.
Un employé d'un magasin Monoprix à Marseille (Bouches-du-Rhône), a été mis à pied à titre conservatoire lundi pour avoir récupéré six melons et deux salades dans la benne à ordures du magasin. L'information a été révélée par La Provence jeudi matin. L'homme de 59 ans, père de six enfants, travaillait depuis huit ans pour l'enseigne.
«Quand je suis passé devant la poubelle du magasin, j'ai vu ces fruits qui allaient être jetés. Je les ai trouvés en bon état. J'ai décidé de les rapporter pour la maison. C'était juste pour les manger», témoigne Kader . Mais le règlement intérieur de la grande surface stipule qu'il est interdit de se servir dans les bennes : «Je ne savais pas», assure l'ancien employé, avant d'ajouter : «Je n'ai pas volé. Jamais.»
«Ce n'est pas autorisé sans avoir demandé au préalable une autorisation»

Interrogé, un porte-parole de l'enseigne affirme que «les faits constatés dans le magasin et reprochés à ce collaborateur sont contraires au règlement intérieur du magasin». «Que ce soit pris dans les poubelles ou dans le magasin, ce n'est pas autorisé sans avoir demandé au préalable une autorisation pour les prendre», a-t-il précisé. «Quand il y a une infraction au règlement intérieur, il y a une mise à pied à titre conservatoire» qui «n'est pas une sanction», mais qui "vise à faire la lumière sur ce qui s'est passé», a-t-il ajouté, précisant que l'employé conservait son salaire, un élément mis en doute par la CGT.

«Scandalisés par la disproportion» entre les faits et le licenciement envisagé

Selon Avelino Carvalho, représentant CGT du Monoprix situé sur la Canebière, «il n'est pas sorti du magasin, il a récupéré dans le conteneur à poubelles des fruits et salades périmées». «Un cadre du magasin l'a vu faire et a demandé l'intervention des agents de sécurité», a-t-il ajouté.

Mercredi, la CGT et les collègues de Kader se sont réunis devant le magasin pour le soutenir, alors qu'il était convoqué à un entretien préalable à son licenciement. La décision sera signifiée à l'employé lundi matin après le respect du délai légal obligatoire. «On est scandalisés par la disproportion totale entre le licenciement envisagé et ce qui s'est passé», a souligné M. Carvalho. «Kader est vraiment abattu. Il est à deux ans de la retraite. Il a mis au courant sa femme et ses enfants au bout d'une semaine parce que c'est paru dans la presse.»