Le premier ministre du Japon, Naoto Kan, a prévenu samedi que la décontamination du site de la centrale nucléaire de Fukushima pourrait prendre des décennies.

La centrale nucléaire, qui est située à 220 km au nord-est de Tokyo, a été lourdement endommagée par le séisme de magnitude 9 et le tsunami du 11 mars dernier. Les systèmes de refroidissement de la centrale ont arrêté de fonctionner, entraînant une fusion du combustible dans trois des six réacteurs du site. Il s'agit du pire accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl en 1986.

« Il faudra trois, cinq, voire dix ans pour parvenir à en reprendre le contrôle, et même plusieurs décennies pour remédier aux conséquences de l'accident », a déclaré le premier ministre, qui présentait pour la première fois un calendrier pour le nettoyage du site.

Plus tôt, le ministre japonais chargé de la crise nucléaire, Goshi Hosono, a indiqué que l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco), avait mis en place un système capable de refroidir de façon stable les réacteurs de la centrale. Cela constitue la première étape avant l'« arrêt à froid » des trois réacteurs endommagés en janvier 2012.

« Nous serons en mesure d'atteindre notre objectif initial grâce aux efforts acharnés des techniciens présents sur le site », a indiqué Hosono, cité par le quotidien économique Nikkei.

Selon la chaîne de télévision publique NHK, la Commission japonaise à l'énergie atomique et l'opérateur de la centrale de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), ont aussi convenu de commencer à retirer le combustible nucléaire fondu vers 2021.

Le ministre Hosono a précisé à l'agence Jiji que le gouvernement annoncerait le 19 juillet un nouveau programme de décontamination du site et sa vision à long terme de la gestion de l'accident.

La centrale de Fukushima avait été conçue pour résister à un tsunami de 5,7 mètres de haut, alors que la vague qui s'est écrasée sur l'installation après le séisme du 11 mars a été évaluée à 14 mètres de haut.