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Une semaine après la rupture d'un pipeline dans le Montana, aux Etats-Unis, les hydrocarbures déversés dans la rivière Yellowstone auraient déjà atteint le Dakota du Nord et pourraient polluer les eaux du Missouri.

Voilà maintenant une semaine que la rupture d'un pipeline traversant la rivière Yellowstone, dans l'état du Montana, aux Etats-Unis, a entraîné la fuite d'environ 160.000 litres de pétrole. Aujourd'hui, une équipe de près de 200 personnes tente de contenir la petite marée noire qui s'est constituée, mais la crue de la rivière pose d'importants problèmes. Celle-ci a même dépassé de quatre fois son niveau de débordement habituel, rapporte zegreenweb.com. "La rivière étant sortie de ses rives, elle s'écoule sur des surfaces qui ne sont normalement pas inondées [...] Il est tout simplement impossible d'entrer là-dedans et de commencer à travailler", explique Gary Pruessing, le président d'Exxon Mobil, propriétaire du pipeline défectueux.
Alors que l'inondation cause déjà d'importants dégâts, la présence d'hydrocarbures dans les eaux est catastrophique pour la population et tout particulièrement les agriculteurs. "L'eau de la rivière a tout inondé et a embarqué du pétrole sur les deux ranchs [...] Sur toutes nos prairies, des flaques noires et épaisses sont coincées dans l'herbe, les arbres, et les plaines", témoigne une agricultrice, Cathy Williams.

Une réaction trop tardive

Les gens se sentent floués. Beaucoup estiment en effet que le groupe pétrolier a sous-estimé voire dissimulé certains détails, à commencer par le temps qui s'est écoulé entre la rupture du pipeline et l'arrêt des opérations. Exxon Mobil aurait ainsi menti en prétendant avoir coupé le flux de pétrole une demi-heure après l'accident. Les documents fédéraux mettent en évidence que la société a en réalité mis une heure à réagir. Justification de l'entreprise : son président n'avait pas de notes sous les yeux lorsqu'il avait fait cette déclaration...
La société a finalement admis en début de semaine que cette marée noire pouvait s'étendre bien au-delà du périmètre des 16 kilomètres originellement estimé. La nappe de pétrole s'est pour le moment déplacée à 40 kilomètres en aval et le gouverneur du Montana, Brian Schweitzer, affirme quant à lui qu'elle aurait déjà parcouru des centaines de kilomètres pour atteindre le Dakota du Nord, à la frontière est du Montana.

La faune également touchée ?

Exxon Mobil n'a pour le moment pas constaté de décès animal dû à ce déversement de pétrole. Toujours selon l'entreprise, seule une oie aurait été contaminée. Mais là encore, l'entreprise semble faire de la rétention d'informations car, comme le raconte un fermier de la région, Alexis Bonogofsky, "normalement, lorsque vous descendez près de la rivière dans la soirée, la seule chose que vous entendez ce sont les grenouilles, les crapauds, beaucoup d'insectes, les criquets et les oiseaux. Aujourd'hui, [...] vous n'entendez plus rien".