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Photo: AFP/Hector Retamal
Des manifestants ont incendié des pneus et autres objets à Santiago.
Des violences ont éclaté mardi à Santiago, la capitale chilienne, en marge d'une manifestation de dizaines de milliers d'étudiants réclamant de nouveau des changements dans le système d'enseignement public.

Selon les policiers, des petits groupes de manifestants masqués ont incendié des véhicules et des barricades et ont brisé des vitres et des lampadaires. Ils ont aussi lancé des projectiles en direction des policiers près du palais présidentiel. Les policiers ont répliqué à l'aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

La manifestation, qui a ressemblé de 60 000 à 100 000 personnes, avait débuté dans le calme, mais des manifestants masqués se sont séparés du groupe pour affronter la police.

Le ministre de l'Intérieur, Rodrigo Hinzpeter, a soutenu que les violences montraient que les chefs de file du mouvement étudiant avaient perdu le contrôle de leurs manifestants.

Des manifestations ont également eu lieu à Calama, La Serena, Arica, Concepcion et Valparaiso. Elles se sont toutes déroulées dans le calme.

Il s'agit de la cinquième journée de manifestation étudiante en deux mois. Les étudiants et enseignants chiliens réclament de l'État davantage de moyens pour l'enseignement public, le parent pauvre d'un système éducatif à deux vitesses, où la qualité est intimement liée aux ressources économiques.

La tension a monté au cours des dernières semaines entre les étudiants et le gouvernement. Jeudi, une manifestation a donné lieu à de violents affrontements avec les policiers et à de nombreux actes de vandalisme.

Contrairement à jeudi, la manifestation de mardi avait été autorisée et avait fait l'objet d'un itinéraire agréé.

Des syndicats de la fonction publique et des travailleurs du cuivre, au coeur de l'économie du Chili, avaient annoncé qu'ils se joignaient aux étudiants mardi, signe que la contestation sociale s'élargit face au gouvernement de droite de Sebastian Pinera, au pouvoir depuis mars 2010.

Les étudiants ont rejeté la semaine dernière les propositions du gouvernement, portant notamment sur une augmentation des bourses et des crédits facilités aux études. Les étudiant demandent en particulier la garantie constitutionnelle d'une éducation publique gratuite et de qualité.