Selon une récente étude britannique, de faibles doses d'aspirine prises chaque jour par des personnes sans maladie cardiovasculaire présenteraient davantage de risques que de bénéfices, en terme de prévention d'un accident cardiaque.

Si les bienfaits de l'aspirine pris en prévention font aujourd'hui l'objet de nombreuses recherches, il semblerait que ce médicament fasse, même à petites doses, plus de mal que de bien chez les patients en bonne santé. C'est du moins ce que suggère une récente étude menée par des chercheurs britanniques et publiée mardi dans la revue spécialisée Archives of Internal Medecine. Selon ces travaux, la prise régulière d'aspirine à faible dose entrainerait ainsi davantage de risques que de bénéfices chez les patients sans pathologie cardiaque détectée.

En effet, l'aspirine, qui prévient la formation de caillots, est régulièrement administrée aux patients souffrant d'une maladie cardiovasculaire. Mais des médecins ont également commencé à prescrire la prise de faibles doses d'aspirine de façon préventive, sans pathologie connue. D'où l'importance de connaitre les risques associées à cette "prévention". Pour conduire leurs recherches, les scientifiques de l'Université de Londres ont examiné les données portant sur 100.000 participants à neuf essais cliniques.

Ils ont ainsi observé certes une diminution de 10% du risque de maladie cardiovasculaire, mais n'ont constaté aucune baisse significative des décès dus à un accident cardiovasculaire ou à un cancer. De plus, la prise régulière d'aspirine à faible dose a entraîné un risque 30% plus élevé de saignements internes, notamment de type ulcère, mettant en danger la vie du patient.

"L'effet bénéfique de l'aspirine dans la prévention des maladies cardiovasculaires pour des personnes ayant fait des attaques ou des AVC (accident vasculaire cérébral) est indiscutable. Mais les bénéfices pour des personnes qui n'ont pas ces problèmes sont beaucoup plus modestes qu'on le croyait, et un traitement à l'aspirine peut entraîner potentiellement des dégâts majeurs consécutifs à des saignements", a expliqué le docteur Rao Sehasai, de l'Université de Londres-St George. Par ailleurs, l'étude n'a donné aucune preuve que l'aspirine pouvait prévenir des décès par cancers.