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Si vous êtes un lecteur faisant partie des 40% d'êtres humains qui pensent que l'Ignorance est le Bonheur, alors arrêtez de lire ce texte tout de suite. Cet article parle d'une vérité tellement dure que cela a été déprimant de le rédiger. Vous pourriez penser que, travaillant pour SOTT depuis de nombreuses années, la plupart d'entre nous sont endurcies et peuvent faire face à la dure réalité. Mais quelques fois, vous voyez quelque chose qui déclenche en vous une alarme et alors vous comprenez que vous venez d'avoir un aperçu de ce qui se cache derrière le rideau car quelqu'un y est allé avant vous et a laissé un plan pour vous montrer le chemin. Dans le cas qui nous concerne, cette personne a été Hannah Arendt.

Le monde moderne ne peut pas être un endroit facile à vivre pour ceux qui sont nés avec une génétique qui les prédispose à imposer un pouvoir absolu sur les autres. Je veux dire par là que, dans la période actuelle, quiconque serait un totalitaire n'aurait qu'une faible chance de naître dans un monde ouvertement dictatorial et aurait plus de chance de naître dans une grande nation occidentale théoriquement démocratique. Alors que, s'il se trouve dans une dictature, l'accomplissement du besoin inné de pouvoir d'un mégalomane est équivalent à une promenade dans un parc, cela requiert toutes sortes de subterfuges au long terme dans une démocratie. Quelle poisse.

Le principal problème, lorsqu'on donne libre cours aux penchants dictatoriaux d'une personne dans une démocratie, ce sont toutes ces choses relatives « aux droits du citoyen » et « aux droits de l'homme ». Comment peut se dérouler l'autogratification d'un despote dominant les masses, en les regardant se tortiller, souffrir et supplier alors que tout le monde semble convaincu qu'il y a non seulement des droits démocratiques et légaux mais aussi des droits naturels « inaliénables » appartenant à tout être humain ? Les idées selon lesquelles tous naissent « égaux » et ont le droit de vivre, le droit à la liberté et la recherche du bonheur, etc, sont susceptibles de poser beaucoup de problèmes pour un pouvoir autoritaire moyen. Donc naturellement, dans toute démocratie, l'ensemble de ces droits doit être supprimés avant qu'une oligarchie puisse transformer les citoyens en sujets, et ils doivent l'être sous le prétexte de « protéger » ces droits soi-disant voués à l'extinction. Un défi de taille certes, mais il existe des moyens pour le faire. L'un des moyens déjà essayé et testé, est de créer une menace étrangère ou externe contre laquelle le peuple d'une démocratie doit être protégé. Toutes sortes de lois draconiennes qui abolissent les droits civils peuvent être ainsi votées afin de combattre cette « menace ». Si cette « menace » peut être créée en interne ou dans les foyers, et si la suspicion de « flirter avec l'ennemi » peut être projetée sur les citoyens, alors vous êtes sur le bon chemin pour l'abrogation de ces satanés droits naturels et moraux.

Assez étrangement, c'est ce qui semble s'être passé dans les démocraties occidentales au cours des 10 dernières années. Prenez par exemple les États-Unis. Qu'il y ait une élite avide de pouvoir aux commandes de ce pays devrait être à présent évident pour quiconque sait faire fonctionner ses neurones. Georges « Dubleyou » Bush n'a pas caché son désir d'être un dictateur et durant les dernières années, Obama a plusieurs fois fait référence au fait de vouloir « contourner le Congrès » et « juste changer les lois par moi même ». Comme pour le Congrès et le Sénat, leur approbation pour des lois telles que la « USA PATRIOT Act » ainsi que le récent projet de loi sur « la détention indéfinie » dans le NDAA* a clairement montré qu'ils ne sont que trop heureux de voir la transformation de l'Amérique en un véritable état policier à domicile et en un empire en pleine expansion à l'étranger. Et inutile de dire que, les plus grandes multinationales américaines (dont la plupart sont des profiteurs de guerre « sous-traitants miliaires ») récoltent d'énormes profits en fournissant les infrastructures nécessaires pour un tel état policier. Le fait que le projet de loi de Détention Indéfinie soit une attaque sauvage sur les rares droits civils qui subsistaient aux États-Unis est une évidence quand on réalise que même le New York Times, dans un éditorial du 16 décembre 2011, a osé l'écrire en disant que le projet de loi contenait « de nouvelles mesures terribles qui feront de la détention sans limites ainsi que des procès militaires, des parties permanentes de la loi américaine ». D'un autre côté, il se pourrait qu'ils disent juste des choses comme ça pour convaincre les gens que les lois ne peuvent plus être modifiées dans l'autre sens une fois la mesure prise afin de supprimer les droits de l'homme.

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Les attaques du 11 septembre : une blessure auto-infligée
Les attaques du 11 septembre, ont évidemment été une blessure auto-infligée qui a permis de créer un ennemi extérieur à l'Amérique, et très rapidement par la suite, la menace du « terrorisme domestique » a montré son visage affreux quand un grand nombre de personnes n'ont pas adhéré à la théorie de la conspiration des 19 Arabes terroristes que nous a vendue l'administration Bush. La loi « USA PATRIOT Act » fut précipitamment votée le 26 octobre 2001, commença alors une charge sur les droits des citoyens avec pour débuter, la suppression du droit à la vie privée qui donna au FBI, à la CIA et aux forces policières le libre accès pour rechercher dans des communications téléphoniques, les e-mail, ainsi que les données médicales, financières, et tous les autres documents personnels. Tout citoyen américain put aussi être placé sous surveillance comme un possible « terroriste » et, si nécessaire, en détention indéfiniment et ceci sans inculpation. Il est clair que la loi « USA PATRIOT Act » a été adoptée dans un contexte odieux de patriotisme plutôt que dans un contexte serein avec des délibérations apaisées. Cela devient évident lorsque nous nous rendons compte que les auteurs de la loi ont fait en sorte que le nom de la loi s'énonce « USA Patriot ». Le nom est un acronyme de dix lettres qui signifie « Unir (et) Renforcer l'Amérique (en) Fournissant les Outils Appropriés nécessaires (à) l'Interception [des terroristes] (et) pour Entraver le terrorisme ». Des outils appropriés nécessaires ? Des outils nécessaires sont-ils, par définition, appropriés ? Et comment voulez-vous « intercepter le terrorisme » ? Et l'« obstruction au terrorisme » est-elle vraiment suffisante ? Ne sommes-nous pas censé le vaincre, ou du moins le faire sortir hors de sa grotte, des trous à rats et des trous d'araignées, des barbes ébouriffées et tout ?

En 2003, le département américain de la Justice a élaboré la loi « 2003 sur le renforcement de la sécurité intérieure » alias « Patriot Act 2 ». Alors que beaucoup suppose que la loi « Patriot Act 2 » n'a jamais été introduite au Congrès car les mesures proposées étaient sans vergogne dictatoriales (par exemple exiger des détenus de prouver qu'ils étaient innocents, plutôt que d'exiger du gouvernement d'apporter les preuves de leur culpabilité), il semblerait que la vraie raison, en réalité, était que c'était juste un peu prématuré. Considérons, par exemple, l'un des aspects les plus offensif de la proposition de la loi « Patriot Act 2 » : si le gouvernement américain décidait qu'un citoyen américain était soit un membre d'un « groupe terroriste », soit qu'il fournissait un soutien matériel à ce dernier, on pouvait alors révoquer sa citoyenneté et l'expulser dans un pays étranger sans procès légal. Les organismes en charge des libertés civiles et des droits de l'homme furent naturellement indignés face à cette disposition particulière mais interprétèrent cela comme un excès de zèle de la part d'employés du département de la Justice un peu cinglés et trop à droite. Ils ont donc été soulagés quand le « Patriot Act 2 » a été mis en pièce.

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Joe Lieberman – La banalité du mal
Ces organismes en charge des libertés civiles semblent toutefois avoir été quelque peu naïf, car le Congrès examine actuellement les projets de loi RH 3166 et S. 1698, aussi connus sous le nom de « Enemy Expatriation Act » [Loi d'expatriation de l'ennemi], un projet de loi soutenu par M. « le bouton de la mort » et « défenseur de l'état d'Israël », Joe Lieberman (I-CT) et Charles Dent (R-PA), qui, s'ils sont adoptés, donnera au gouvernement des États-Unis le pouvoir de retirer la citoyenneté d'Américains « qui s'engagent dans, ou qui appuient intentionnellement et matériellement, toutes hostilités contre les États-Unis ». Prenez note, vous n'avez pas à être déclaré coupable « de terrorisme », vous avez simplement à être accusé « d'hostilités contre les États-Unis », comme par exemple protester avec le mouvement OWS (Occupy Wall Street), ou même écrire des articles comme celui-ci. Ce projet de loi apparait comme un effort pour contourner le tollé entrainé par le changement de vocabulaire du projet de loi « détention indéfinie» au NDAA qui semble avoir, plus ou moins exclu les citoyens américains d'une détention illimitée sans procès. Liberman - ou quiconque tire les ficelles - a sans doute longuement réfléchi à ce problème et a décidé que la meilleure façon de ré-inclure les citoyens américains dans le projet de loi « détention illimitée » était de leur enlever leur citoyenneté ! Génial !

Mais la chose vraiment intéressante dans tout cela (admettons-le, le fait que les États-Unis soient sur la bonne voie pour devenir un état policier est maintenant, plus banal qu'intéressant) est que cette politique de suppression des droits citoyens comme moyen de mieux contrôler et persécuter n'est pas nouvelle dans les démocraties occidentales.

Si on laisse de côté la détention (et la révocation effective de la citoyenneté) des Américains d'origine japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, le premier cas dans l'histoire moderne de création en masse de gens apatrides et sans droits est survenu au lendemain de la première guerre mondiale et lors de la course à la seconde, quand les frontières des pays européens ont été redessinées et quand de nouveaux états sont nés. Cela a eu pour conséquence l'apparition d'un grand nombre de réfugiés issus de minorités ethniques, sans citoyenneté, parce que leur pays avait cessé d'exister. Ainsi les lois et les droits des pays dans lesquels ils atterrissaient ne s'appliquaient pas à eux. Dans son livre, « Les Origines du totalitarisme », Hannah Arendt, raconte que ces individus étaient désignés comme l'« écume de la terre » par les gouvernements européens et leurs citoyens.
« Toute tentative via des conférences internationales d'établir un statut juridique pour les personnes apatrides a échoué car aucun accord ne pouvait remplacer le territoire duquel un étranger doit être expulsé. Toutes les discussions sur le problème des réfugiés ont tourné autour de cette question : comment peut-on rendre un réfugié à nouveau expulsable ? La Seconde Guerre mondiale et les camps de « personnes déplacées » n'étaient pas nécessaires pour montrer que le seul substitut concret à une patrie qui n'existe pas est un camp de détention ».
Le point important ici, est que l'histoire nous montre que, en révoquant les droits légaux d'un citoyen, y compris sa nationalité, un gouvernement peut simultanément détruire tous les recours pratiques qu'un citoyen ainsi marginalisé pourrait avoir en vers ces « naturels » et « inaliénables » droits de l'homme dont nous entendons tous tellement parler. Parce que, une fois qu'une personne est rendue apatride de cette manière, il n'y a aucun état sur la terre qui peut à nouveau lui fournir ces droits, et aucun pays utopique où les droits inaliénables de l'homme sont la loi. Cela pourrait bien être une conséquence logique du fait d'autoriser des individus qui pourraient bien ne pas être techniquement humains à nous gouverner. Il semble qu'il n'y a personne qui soit né dans cette ère actuelle où les états nations sont strictement organisés et contrôlés, qui soit né « libre ». Le droit fondamental « à la vie, la liberté et à la recherche du bonheur » existe seulement en tant que mots sur un « fichu bout de papier ». Vous saisissez ?

Les nazis avaient vraiment bien appris cette leçon et ont réalisé que l'étape la plus importante pour « justifier » les meurtres de masse était en premier lieu de priver ceux qui devaient être liquidés, de tous statuts légaux. Comme Arendt le fait remarquer : « une situation de privation complète des droits civiques avait été créée avant que le droit à la vie lui-même soit remis en cause ». Une des déclarations d'Hitler la plus attrayante (du moins pour le peuple allemand) était que « le droit est ce qui est bon pour le peuple allemand ». L'insistance des nazis sur le fait que protéger les intérêts du style de vie allemand, les valeurs, la famille et les gens était « ce qu'il y avait de plus précieux », leur a permis de changer les lois pour priver du droit de vote, expulser, et finalement assassiner un grand nombre de personnes qui étaient aussi allemandes que tout membre du parti nazi. (Il est intéressant de noter que Lieberman, un juif, puisse soutenir un projet de loi qui cherche à reproduire les conditions qui ont rendu l'extermination de ses ancêtres possible.)

Voici une note de Arendt :
« Si un être humain perd son statut politique ou légal, il devrait, d'après les droits inaliénables de l'homme, être protégé par la déclaration de ces droits en général. En fait, c'est l'opposé qui se passe en réalité. Il semble qu'un homme qui n'est rien d'autre sauf un homme, a perdu les qualités qui permettent aux autres personnes de le traiter comme un de leur semblable. C'est l'une des raisons pour laquelle il est bien plus difficile de détruire la personnalité juridique d'un criminel que celle d'un homme dont on a refusé tous les droits communs de l'homme. »
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Destruction d’un camp d’immigrants près de Paris, 2009
De l'autre côté de l'Atlantique, ce pays que certains supposent comme étant le bastion de la liberté et de l'égalité, la France, semble prendre le même chemin que les États-Unis sous l'intendance du répugnant Nicolas Sarkozy. Bien sûr, comme Obama, Sarkozy n'est rien d'autre que le dernier maillon, le visage public d'une cabale monolithique et impitoyable de conspirateurs (pour emprunter une phrase de JFK) qui dirige depuis les coulisses, le cours de l'évolution humaine. Dans un effort de perpétuer l'illusion que la France a « un problème d'immigration » et pour en appeler aux citoyens français dont l'esprit est le plus autoritaire, le gouvernement a récemment « resserré » les conditions pour les personnes qui cherchent à obtenir la nationalité française. Les demandeurs devront maintenant parler français aussi bien que le francophone moyen de 15 ans d'âge et jurer allégeance aux « valeurs françaises ». L'échec à avoir le niveau de français requis ou une infraction à la nécessité ambiguë d'adhérer aux « valeurs françaises », peut amener à la révocation ou au refus de la citoyenneté. Aidé par les bonnes circonstances (qui pourraient facilement être fournies par la guerre sans fin « contre le terrorisme ») cette nouvelle politique « resserrée », dirigée envers les citoyens français autant que les nouveaux candidats, pourrait engendrer des centaines, où des millions, de citoyens apatrides parmi ceux ayant une situation précaire sur le territoire.

Les États-Unis, étant relativement isolés (géographiquement parlant) comparé à la France, n'ont pas beaucoup été confrontés avec les résultats d'une telle politique envers les immigrants. La même chose ne peut toutefois pas être dite pour la France, et comme Arendt le met en exergue, l'histoire montre que l'importance avec laquelle un gouvernement réduit les droits « fondamentaux » associés à la citoyenneté, est un indicateur de la progression d'un pays vers un état policier :
L'état-nation, incapable de fournir une loi pour ceux qui ont perdu la protection d'un gouvernement national, transféra toute l'affaire à la police. C'était la première fois que la police en Europe de l'ouest avait reçu le droit d'agir par ses propres moyens, de se prononcer directement sur la vie des gens ; dans la sphère de la vie publique ce n'était plus un instrument pour mettre à exécution et appliquer la loi, mais c'était devenue une autorité au pouvoir indépendant du gouvernement et des ministres.

En France, par exemple, il était de notoriété qu'un ordre d'expulsion émanant de la police était bien plus sérieux que le même émanant « seulement » du ministre de l'Intérieur et que le ministre de l'Intérieur pouvait seulement, en de rares occasions, annuler un ordre d'expulsion de la police, alors que la procédure opposée était souvent simplement une question de corruption. Alors que constitutionnellement, la police est sous l'autorité du ministère de l'Intérieur.

La force [de la police] et son émancipation vis-à-vis de la loi et du gouvernement, grandi proportionnellement au flux de réfugiés. Plus grand est le ratio d'apatrides et d'apatrides potentiels dans l'ensemble de la population - en France, avant la guerre, il avait atteint 10 % du total - plus grand est le danger d'une transformation graduelle en un état policier.
Dorénavant, nous pouvons peut-être mieux comprendre pourquoi, contre toute vraie logique et raison, les élites politiques des États-Unis sont en train de passer des lois qui vont les autoriser à, non seulement, détenir tout citoyen des États-Unis indéfiniment sans procès, mais aussi à simultanément supprimer leur statut de citoyens. Le but ultime de nos élites politiques pourrait bien être un meurtre de masse de ces citoyens qui continuent à ne pas réaliser que « la guerre contre le terrorisme » et les attaques du 11 septembre 2001 était tout deux des ruses qui inauguraient une dictature manifestent aux États-Unis, de plus, nous ne sommes pas censé parler de cela, encore moins descendre dans les rues pour protester contre les politiciens et les élites corporatistes corrompues. Ce que nous sommes censés faire est précisément ce que la majorité des Allemands sous le régime nazi ont fait - être envoûté par la rhétorique et les discours sur « la démocratie et la liberté » et adhérer au programme patriotique des États-Unis. Et c'est bien ce que fait la majorité des gens. Si ce n'est pas votre cas, il se pourrait bien qu'il soit temps de vérifier dans l'histoire de votre famille si l'obtention de la double nationalité avec un autre pays est une possibilité.

Anna Arendt a traversé la dernière grande purge de l'humanité par l'élite psychopathique. Elle s'est retrouvée face à face avec ce qu'elle a appelé « la banalité du mal » et a essayé d'avertir les futures générations contre toute complaisance face à cette « banalisation ». Il semble donc approprié de lui laisser le dernier mot :

Arendt
« Le danger mortel pour une civilisation a dorénavant peu de chances de venir de l'extérieur. La nature a été maîtrisée et aucun barbare ne menace de détruire ce qu'ils ne peuvent pas comprendre. Toutefois l'apparition de gouvernements totalitaires est un phénomène provenant de l'intérieur, pas de l'extérieur des civilisations occidentales. Le danger est que, une civilisation mondiale, universellement interdépendante puisse produire des barbares en son sein en forçant des millions de gens à vivre dans des conditions qui, en dépit des apparences, sont des conditions de sauvages. »
* National Defense Authorization Act : La Loi d'autorisation de la défense nationale américaine est une loi fédérale aux États-Unis qui a été promulguée pour chacune des 49 dernières années pour préciser le budget et les dépenses du ministère américain de la Défense, Wikipedia.