Ce jour, la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) a condamné l'Etat français à rembourser 4 millions 600 000 euros à la branche Française des Témoins de Jéhovah.

"la France doit rembourser à la requérante la somme indûment payée au Trésor public, à savoir 4,59 millions d'euros, ainsi que 55 000 euros pour frais et dépens". A cela s'ajoute les "intérêts au taux légal que le gouvernement ne conteste pas en plus du remboursement intégral des sommes saisies" en 1998, est-il écrit dans l'arrêt.

En 2011, dans cette même affaire, la France avait été condamnée par la CEDH après que la cour a jugé que la France avait violé "l'article 9 (de la Convention Européenne des Droits de l'Homme) sur le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion".

En cette période de rigueur, voici qui ne peut qu'interpeler les contribuables. D'autant plus que c'est le résultat calamiteux des campagnes de la Miviludes, qui pourtant, après cette série de désaveux des plus hautes instances européennes, s'entête : elle a signifié dans un communiqué qu'elle continuerait "d'exercer sa vigilance à l'égard des Témoins de Jéhovah en raison de signalements de dérives sectaires qu'elle reçoit régulièrement de la part d'anciens membres ou de proches des membres de cette communauté".

L'avocat des témoins de Jéhovah, Me Philippe Goni, a salué cette décision qui reconnaît qu'ils ont "subi une véritable discrimination" de la part des autorités françaises. "C'est une nouvelle victoire pour les Témoins de Jéhovah qui sont dénigrés et stigmatisés depuis 1995, date du premier rapport d'enquête parlementaire sur les sectes en France. La Cour européenne condamne cette distinction franco-française entre les religions traditionnelles et les prétendues sectes".