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Après la publication de trois études réalisées par des astronomes américains, le professeur de géologie Don J. Easterbrook a réagi puis donné son point de vue.

Les trois études récemment réalisées par le NSO dévoilent une incroyable nouvelle, le soleil pourrait entrer en période d'hibernation durant plusieurs décennies et ainsi nous conduire à un minimum similaire comparable au minimum de Maunder. Selon Franck Hill

Le fait que trois points de vue totalement différents conduisent aux mêmes conclusions est un puissant indicateur de la possible disparition des taches solaires et ainsi, entrer dans une période de calme plat. Durant le Petit Age Glaciaire, les taches solaires ont disparu pendant des décennies à plusieurs reprises, durant le Minimum de Maunder de 1645 à 1700 le climat s'est refroidi.

Que s'est-il passé la dernière fois que les taches solaires ont disparu ?

D'abondantes preuves physiques récoltées par les géologues ont prouvé que la Terre s'est refroidie durant cette période de calme plat, afin d'étudier le climat du futur, il faut rechercher ce qu'il s'est passé par le passé. Que pouvons-nous apprendre de la disparition des taches solaires ?

Galilée fut le premier scientifique à observer les taches solaires à l'aide d'un télescope, de 1610 a 1645 les taches avaient pratiquement disparu de la surface du soleil, puis de 1645 à 1700 nombreux étaient les scientifiques à observer les taches et très peu étaient visibles, cette période connue comme le minimum de Maunder fut une période très froide et difficile, elle démontre clairement la corrélation entre taches solaires et climat, après 1700, le nombre de taches a considérablement augmenté et le climat s'est également réchauffé.

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Le minimum de Maunder n'a pas marqué le début du petit âge glaciaire, le petit âge glaciaire à commencé aux alentours du quatorzième siècle, mais il était plus intense car nous sortions d'un maximum solaire et donc d'un optimum climatique. Durant cette période les températures ont chuté de plus de 4°C aux latitudes moyennes et élevées, les Européens ont énormément souffert de cette période, dépendant des céréales depuis la période chaude médiévale. Un climat plus froid s'était donc installé, le froid et la neige étaient précoces, de violentes tempêtes et inondations récurrentes ont balayé l'Europe et ont provoqué de très mauvaises récoltes. Les hivers étant très rigoureux, les étés pluvieux et trop froids pour produire assez de nourriture ont provoqué une famine généralisée sur l'Europe résultant d'une mortalité considérable puisque, environ un tiers de la population péri.

Partout dans le monde les glaciers ont avancé, la banquise s'étendait plus au Sud dans l'Atlantique Nord, les glaciers alpins ont envahi et englouti des villages entiers. La Tamise, les canaux, les rivières des Pays-Bas étaient fréquemment pris par les glaces durant l'hiver. Pendant l'hiver 1980, le port de New-York gela, on pouvait marcher de Manathan à Staten Island. Une banquise entoura l'Islande sur plusieurs kilomètres entraînant la fermeture de nombreux ports, la population d'Islande diminua de moitié et les Vikings furent contraints de quitter le Groenland faute de nourriture. Dans certaines régions de Chine, les cultures qui étaient cultivées depuis des siècles furent abandonnées et en Amérique du Nord les premiers colons européens connurent des hivers extrêmement sévères.

Alors que pouvons-nous donc apprendre du minimum de Maunder ? La plus importante étant que le climat est lié aux taches solaires, ensuite, l'homme a souffert de ce climat beaucoup plus dur et a traversé un hypothétique réchauffement climatique.

Refroidissement planétaire au cours des différents minimums solaires.

Le refroidissement climatique qui s'est produit durant le minimum de Maunder ne fut ni le premier ni un évènement isolé de la machine climatique. Maunder a été précédé du minimum de de Sporer (1410-1540) et le minimum de Wolf (1290-1320), s'en suivit le minimum de Dalton (1790-1820) et un autre minimum non baptisé (1880-1915), la température a ensuite considérablement augmenté puis faiblement fléchi (1945-1977) ce dernier étant attribué aux oscillations océaniques.
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© inconnuCorrespondance des périodes froides et des minima solaires de 1500 à 2000 après JC. Chacun des cinq minima solaires a été un moment d'un fort refroidissement des températures mondiales (zones bleues).
La même relation entre taches solaires et températures est observée au Groenland et en Antarctique, chaque minimum solaire vue dans la figure ci-dessous se produit également dans la précédente figure. Tout correspond à des avancées des glaciers alpins.

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© inconnuCorrélation des nombres de tâches solaires et des températures au Groenland et en Antarctique (modifié à partir Usoskin et al., 2004).
La figure 4 montre également la même tendance entre les variations de l'activité solaire et les températures qui étaient plus fraîches durant chaque minimum solaire.

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© inconnuFigure 4.Irradiance solaire et température de 1750 à 1990 après JC.Pendant cette période de 250 ans, les deux courbes suivent des modèles très similaires (modifié par Hoyt et Schatten, 1997). Chaque minima solaire correspond à un refroidissement climatique.
Que pouvons-nous apprendre de ces données historiques ? De toute évidence une forte corrélation existe entre les variations solaires et les températures, cette corrélation étant quasiment parfaite pour ne pas être une coïncidence, les variations de l'activité solaire se traduisant par des changements climatiques sur Terre ne sont pas encore claires. Pendant de nombreuses années, les physiciens ont considéré les variations de l'irradiance solaire comme étant trop faibles pour expliquer ces importants changements climatiques. Toutefois, Svensmark (Svensmark et Calder, 2007; Svensmark et Friis-Christensen, 1997;. Svensmark et al, 2007) a proposé une nouvelle étude concernant l'impact du soleil sur le climat terrestre. Svensmark a reconnu l'importance de la génération des nuages suite à l'ionisation de l'atmosphère provoquée par les rayons cosmiques. Les Nuages réfléchissent la lumière du soleil et ont tendance à refroidir la Terre. La quantité de rayonnement cosmique atteignant la Terre est grandement affectée par le champ magnétique solaire, ainsi, durant les périodes de faible activité solaire le champ magnétique est plus faible, et donc, plus de rayons cosmiques peuvent atteindre la Terre. Il est donc probable que le champ magnétique solaire affecte grandement le climat terrestre.

Dirigeons-nous vers un autre Petit Âge glaciaire?

En 1999, après le pic des températures de 1998 du a El Nino, j'ai acquis la conviction que les données géologiques des cycles récurrents climatiques (Isotopes des carottages de glace, avancés et retraits des glaciers, les différents minimums solaires) ont montré de façon concluante que nous nous dirigions depuis plusieurs décennies vers un refroidissement climatique

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© inconnuLes changements de températures projetées pour 2040 après JC. Trois scénarios possibles sont présentés: refroidissement similaire au refroidissement de 1945 à 1977, refroidissement similaire au refroidissement de 1880 à 1915, et refroidissement similaire au minimum de Dalton (1790-1820). Un refroidissement semblable au minimum de Maunder serait un prolongement de la courbe de Dalton hors du graphique.
Jusqu'ici, ma prédiction d'un refroidissement climatique est toujours d'actualité malgré le réchauffement annoncé du GIEC, depuis 1998 un refroidissement progressif est en place. Cependant jusqu'à maintenant, il est trop tôt pour dire lequel de ces trois scénarios se produira mais, si nous nous dirigeons vers une disparition des taches solaires similaire au minimum de Maunder durant le petit âge glaciaire, alors peut-être que le scénario le plus désastreux pourra se passer. Comme je l'ai dit à plusieurs reprises au cours de ses dix dernières années, le temps nous dira si ma prévision est correcte ou non. L'annonce que les taches solaires pourraient disparaître totalement durant plusieurs décennies est très inquiétante car elle pourrait signifier que nous nous dirigeons actuellement vers un nouveau petit âge glaciaire à une époque ou la population augmente considérablement avec de fortes demandes énergétiques et les besoins naturels tel que l'accès à l'eau potable et à la nourriture. Les pays les plus durement touchés seraient les pays pauvres dont la production alimentaire est déjà trop faible, cependant tout le monde sentirait ce refroidissement.

Depuis 7 ans, la Terre Du Futur souligne l'activité solaire, les oscillations océaniques, le volcanisme et les courants marins tels que le Gulf Stream comme principaux éléments qui influencent le climat terrestre, l'humanité se prépare à un réchauffement climatique catastrophique annoncé par le GIEC, pourtant la vérité est peut-être ailleur, un refroidissement aurait des conséquences bien plus graves qu'un réchauffement climatique, nous devrions nous préparer a être plus dépendant en ce qui concerne les énergies fossiles, la pollution n'arrangerait rien et la Terre Du Futur propose des solutions écologiques à nos besoins en énergie. Nous avons toujours soutenu qu'un refroidissement climatique prendrait le pas au réchauffement moderne, après 12 ans de stabilisation voir de léger fléchissement des températures, nos théories deviennent réalité, le débat est ouvert sur nos forums

Source :

http://wattsupwiththat.com/2011/06/17/easterbrook-on-the-potential-demise-of-sunspots/#more-41821

Précédent article de Don J. Easterbrook :

http://www.laterredufutur.com/html/modules.php?name=News&file=article&sid=816

Traduction et adaptation de la Terre du Futur par Julien