Une quarantaine de Roms installés sur des terrains privés à Château-Gombert dans le 13e arrondissement de Marseille (Bouches-du-Rhône) en ont été expulsés lundi 3 septembre, quatre jours après l'évacuation d'un campement dans le même quartier, a-t-on appris auprès de la préfecture du département.

Celle-ci a précisé qu'il s'agissait d'une évacuation menée à la demande de deux propriétaires, intervenant dans le cadre d'un flagrant délit, dans les vingt-quatre heures suivant l'installation des Roms. Les personnes installées sur ces terrains pourraient ainsi être les mêmes que celles évacuées d'un autre terrain quelques jours plus tôt, a-t-on ajouté.

Le 30 août, une centaine de Roms, dont une vingtaine d'enfants, avaient été expulsés d'un campement de baraquements et de caravanes dans ce même quartier du nord de la ville. Cette expulsion intervenait après deux décisions de justice rendues le 21 mars et le 30 juillet, ordonnant à ces personnes de partir.

PLUSIEURS DÉCISIONS DE JUSTICE ENCORE À VENIR

D'autres expulsions pourraient intervenir dans les prochaines semaines. Mardi, le tribunal de grande instance d'Aix-en-Provence doit en effet rendre sa décision concernant l'expulsion de 200 Roms installés sur un terrain de Velaux (Bouches-du-Rhône). Le 12 septembre, ce sera au tour de celui de Marseille de se prononcer sur l'expulsion, demandée par la mairie phocéenne, de familles roms installées dans le quartier de la Madrague-Ville autour d'une unité d'hébergement d'urgence qui en accueille une partie depuis un an, après leur expulsion des pelouses de la Porte d'Aix.

"Il y a un discours officiel porté par les dirigeants politiques mais dans la pratique, on continue à expulser sans leur proposer de solution, sinon de continuer leur errance ou de retourner en Roumanie", a déploré Bernard Eynaud, de la Ligue des droits de l'homme des Bouches-du-Rhône.