Le maire de la ville avait annulé un spectacle de Dieudonné en 2009. Le tribunal a jugé cette décision illégale et exigé des dédommagements pour les préjudices financiers et artistiques subis par l'humoriste polémique.

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© LP/Marc MenouLe maire (PS) de la ville Maxime Bono a pour sa part précisé que la ville ferait appel de cette décision, jugeant inacceptable la condamnation liée à l'atteinte à l'image de Dieudonné.


Voilà une décision qui devrait intéresser Angers, Montpellier, et les autres municipalités ayant pris un arrêté contre le spectacle de Dieudonné : le tribunal de commerce de la Rochelle a condamné la société d'économie mixte gérant le palais des congrès de la ville, l'Espace Encan, à verser plus de 40 000 euros à l'humoriste au titre de préjudices d'image et d'ordre financier. Le maire avait interdit la tenue du spectacle de l'humoriste, prévu le 17 avril 2009, dans un arrêté évoquant le risque de troubles à l'ordre public.

Dans un jugement rendu le 31 août, le tribunal condamne la société gérant la salle à verser 20 000 euros à la société de spectacles de Dieudonné, Bonnie Productions, «en réparation du préjudice tenant à l'impossibilité de donner une représentation dans la ville de La Rochelle depuis 2009». Comme le révèle le quotidien «Sud Ouest» , elle condamne également cette société à lui verser 12.316 euros «en réparation du préjudice financier issu de la non vente des places du spectacle», à 10 000 euros de versement au titre «du préjudice d'atteinte à l'image et à la notoriété artistique» et enfin à 1170 euros «en réparation du préjudice financier issu de la non vente de DVD à l'issue du spectacle».

«Inadmissible» pour la ville

Le maire (PS) de la ville Maxime Bono a pour sa part précisé que la ville ferait appel de cette décision, jugeant inacceptable la condamnation liée à l'atteinte à l'image de Dieudonné. «Cette condamnation de la ville de La Rochelle pour préjudice moral à l'égard de monsieur Dieudonné est inadmissible, puisque le préjudice c'est bien lui qui nous le fait subir en banalisant des idées nauséabondes», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «Dans la ville qui a connu un maire comme Léonce Vieljeux exécuté à 84 ans au Struthof en déportation (...) on ne peut pas admettre qu'on ait demandé un tonnerre d'applaudissements comme l'avait fait Dieudonné à l'égard de monsieur Faurisson dans un spectacle où un technicien portant une tenue rayée de déporté juif venait remettre à Monsieur Robert Faurisson (l'historien révisionniste) la médaille de l'insolence».