Les espoirs suscités en Palestine par l'élection de Mohamed Morsi à la tête de l'État égyptien s'amenuisent au fur et à mesure que le nouveau président dévoile sa feuille de route. S'il y a une chose que le président Morsi ne compte pas changer, c'est bien les relations « amicales » et diplomatiques qu'entretient l'Égypte avec l'État hébreu.

La confirmation vient d'une instruction donnée par le ministère égyptien des Affaires religieuses d'enseigner le « bon voisinage » aux imams en formation et son appel lancés aux mosquées de faire des fetwas sur l'importance de faire preuve de bon voisinage, notamment avec Israël.

Cette information a été reprise par quelques médias arabes sans pour autant faire beaucoup de bruit en Égypte. Le ministère égyptien des Affaires religieuses justifie son appel à la normalisation avec Israël par l'islam qui appelle les croyants à entretenir de bonnes relations avec leurs voisins qu'ils soient des personnes ou des États. Un module a été consacré pour l'enseignement du bon voisinage. Il est ainsi fait mention que « l'islam est une religion de la tolérance, de la paix et du pardon. De ce fait, quoi qu'a commis Israël, il reste un pays voisin et le Prophète a bien appelé à bien traiter ses voisins. Quant à la question de la libération d'Al-Qods, elle est inévitable. »

Cet appel corrobore le contenu de la lettre du président Mohamed Morsi adressée à son homologue israélien Shimon Peres, l'assurant de la continuité des relations de bon voisinage entre les deux pays. « J'espère que nous déploierons nos meilleurs efforts pour remettre le processus de paix au Proche-Orient sur les bons rails afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité pour l'ensemble des peuples de la région, y compris le peuple israélien, » a écrit M. Morsi dans la lettre dont le texte a été rendu public par la chancellerie de la présidence israélienne.

La présidence égyptienne avait démenti formellement cette lettre. Mais l'instruction donnée aux imams renforce la thèse selon laquelle les Frères musulmans auraient déjà signé un pacte tacite de non-agression avec l'État israélien conformément à un agenda qui leur a été dicté par Washington.