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© Crédits : charterworld.com
A croire qu'il n'a jamais digéré la vente de son luxueux Phocéa. C'était en 1997. Sous le coup de la liquidation judiciaire de ses sociétés, Bernard Tapie doit se séparer de son voilier de course qu'il revend à Mouna Ayoub. Quinze ans et quelques péripéties plus tard, l'homme d'affaires est l'heureux propriétaire du Reborn, un yacht estimé entre 40 et 70 millions d'euros, rapporte Le Point. D'après un classement réalisé par le magazine Yacht France, Reborn se place en 89e position des 100 plus grands yachts du monde et Bernard Tapie est le seul français parmi les propriétaires.

"Le yacht peut accueillir douze passagers et dispose d'un équipage de 25 personnes. Son salon s'étend, par exemple, sur deux niveaux, formant un atrium avec cinq mètres sous plafond autour duquel un couloir dessert une galerie de tableaux. Il est bien sûr équipé d'une piscine, d'un spa et d'un cinéma, et même d'une cabine spéciale pour un médecin. Touche originale : il est agrémenté sur l'un des ponts d'un jardin tropical", détaille Le Point qui indique que de nombreuses photos sont consultables sur le site de location charterworld.com.

Besoin de vacances ? Cette petite merveille ancrée au large de Juan-les-Pins est proposée à la location pour la modique somme de 570 000 euros par semaine. Une nouvelle source de revenus non négligeable pour cet incurable homme d'affaires, qui avait obtenu, en 2008, 285 millions d'euros d'indemnités dans l'affaire Crédit lyonnais-Adidas.

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Mais ce n'est pas tout. Selon le site Rue89.com, Tapie emploie des méthodes d'investissement douteuses pour faire fructifier son pécule. En créant une véritable holding à l'étranger, l'ex-ministre est parvenu à transférer une grande partie de sa fortune hors des frontières de l'Hexagone. Et pour s'établir dans les meilleures conditions possibles, Tapie a opté pour une destination de choix qui n'est autre que... la Belgique. Ce qui ne l'a pas empêché de réagir à l'affaire Bernard Arnault dans les colonnes du Parisien du 9 septembre en déclarant : "Quand on est citoyen d'un pays, il faut savoir vivre les côtés agréables, mais aussi accepter ceux qui le sont moins [...]. Il ne devrait pas faire ça." En somme, faites ce que je dis mais pas ce que je fais.

D'après des documents que Rue89 s'est procurés, Tapie a commencé au printemps 2011 à créer une multitude d'entreprises qui reprennent à l'identique les diverses activités de celles qu'il détient déjà en France. BLT Développement (chargée de son site d'e-commerce), BLT Financement, BLT Contentieux, GBT Events (société de production de spectacles)... à chaque fois la méthode est la même : copier/coller. La plupart du temps, la société française et sa petite sœur belge portent le même nom, ou presque. Et les similitudes ne s'arrêtent pas là puisque certaines ont la même équipe de direction... "Dès le 14 octobre 2010, Bernard Tapie fait enregistrer à Bruxelles GBT Holding, dont le capital passera rapidement de 20 000 euros à... 215,4 millions d'euros. Selon les derniers comptes annuels de Groupe Bernard Tapie, le transvasement s'est achevé en mars dernier, avec une ultime réduction du capital de la structure française", rapporte Rue89. La preuve qu'il est tout à fait possible de "réduire la pression fiscale pesant sur sa fortune professionnelle. En faisant beaucoup moins de bruit que le patron de LVMH", conclut Rue89.