Un éboueur de Lyon a tenté de s'immoler par le feu mardi après un conflit avec sa hiérarchie, a-t-on appris auprès de la communauté urbaine et d'un syndicat, dont les versions de l'évènement divergent.

A la suite d'un conflit avec son agent de maîtrise, à sa prise de poste vers 7H45, un éboueur "est revenu avec de l'essence et a aspergé son collègue, et s'est aspergé après. Sa hiérarchie et un responsable syndical ont pu le maîtriser", a déclaré à l'AFP une porte-parole du Grand Lyon.

C'est un mensonge. Le Grand Lyon cherche à masquer son incompétence à gérer le personnel", s'est indigné Lotfi Ben Khelifa (bien Lotfi), secrétaire général Fnact-CFTC, présent au moment des faits.

"Il m'a appelé avant, m'a dit +J'ai une bouteille d'essence, un briquet, je vais me foutre en l'air+. J'ai essayé de l'en dissuader et me suis rendu sur place. J'ai tout vu", a-t-il déclaré à l'AFP, assurant que l'agent territorial n'a "à aucun moment tenté d'asperger son chef d'essence".

"C'est la version que je donnerai à la police", a-t-il poursuivi.

L'éboueur, âgé d'une quarantaine d'années, avait le "sentiment d'être pris pour cible" par ses supérieurs, selon le Fnact-CFTC. Il avait demandé une mutation et n'avait pas encore obtenu de réponse de la direction. Un rendez-vous était prévu mi-septembre.

"Sa demande de mutation allait être analysée. On ne l'avait pas abandonné", a assuré la porte-parole de la communauté urbaine.
Cette tentative de suicide intervient quelques semaines après qu'un agent de 47 ans, employé également du service propreté du Grand Lyon, se soit immolé par le feu devant son lieu de travail, à Vénissieux, le 19 juillet. Brûlé à 80%, il est toujours dans le coma selon le responsable syndical.

Il faisait l'objet d'une procédure disciplinaire et risquait une mise à pied, selon sa direction.

La communauté urbaine dit "redoubler d'attention" depuis cet évènement et doit diligenter prochainement un expert extérieur pour étudier les conditions de travail des agents.

Les éboueurs de la communauté urbaine de Lyon ont fait grève pendant seize jours en mars. Ils dénonçaient notamment une "privatisation" progressive de la collecte des ordures ménagères, le Grand Lyon ayant choisi de confier le ramassage à Lyon et à Villeurbanne au privé et celui dans les 56 autres communes de l'agglomération à la régie.