Dans une vidéo, le républicain qualifie la moitié des Américains d'assistés à la botte d'Obama.


Près de la moitié des Américains sont des assistés qui ne décolleront pas des jupes de Barack Obama, et mieux vaudrait être d'origine mexicaine pour être élu président des Etats-Unis... De nouveau à la traîne dans les sondages, Mitt Romney, le candidat républicain à la présidentielle du 6 novembre, s'est fait piéger par une caméra cachée, révélant des propos peu amènes pour ses concitoyens.

Mécènes

Selon lui, 47% des Américains soutiendront «de toute façon» Obama, car «ce sont des gens qui dépendent du gouvernement, qui se considèrent comme des victimes, qui croient que le gouvernement doit s'occuper d'eux, qui pensent avoir un droit à la santé, à la nourriture, au logement...», explique Romney dans cette vidéo, tournée clandestinement lors d'une réunion de collecte de fonds en mai.

Se sentant visiblement en confiance devant un petit cercle de mécènes qui avaient dû payer 50 000 dollars (38 000 euros) pour le rencontrer, Mitt Romney évoque aussi le fait que son père était né au Mexique et assène : «Si j'étais né de parents mexicains, j'aurais eu plus de chances de gagner.» Une allusion qui se voulait drôle aux origines étrangères de Barack Obama et au soutien dont il bénéficie parmi les Noirs ou les Latinos.

Le passage le plus révélateur de cette vidéo est pourtant celui où Romney explique qu'il ne croit absolument pas en la création d'un Etat palestinien (contrairement à ce qu'il dit généralement en public, où il défend une solution à «deux Etats», un juif et un palestinien). «Les Iraniens voudraient faire en Cisjordanie exactement ce qu'ils ont fait au Liban et près de Gaza», déclare Romney, après avoir rappelé que la frontière d'un Etat palestinien en Cisjordanie ne serait qu'à quelques kilomètres de Tel-Aviv. «Les Iraniens voudraient déployer missiles et armes en Cisjordanie, ce qui menacerait potentiellement Israël», a-t-il insisté. En tant que président, il ne ferait donc rien pour promouvoir le processus de paix, avoue-t-il : «Il faut reconnaître que cela va rester un problème non résolu, donc on botte le ballon plus loin et on espère qu'au final, d'une façon ou d'une autre, quelque chose se produira et résoudra ça.»

Aubaine

Pour l'équipe de campagne Obama, qui n'est certainement pas innocente dans la sortie de cette vidéo plusieurs mois après son tournage, ce florilège révélant le «vrai Romney» est une aubaine. «Vous n'allez pas le croire», a aussitôt réagi le directeur de campagne d'Obama, Jim Messina, invitant les partisans du Président à répondre au «dégoût et dédain» exprimé par Romney... en faisant un don pour Obama. Au dernier baromètre Real Clear Politics (qui fait la moyenne des derniers sondages), Obama a aussi repris l'avantage, avec 48% d'intentions de vote contre 45% pour Romney.