© Inconnu
Le rédac' chef a été formel : "
faut causer de Dieudonné".
Moi : De qui ?
Lui :
Fais pas ton mariole, et ponds nous un article homérique.
Moi : Mais on n'a jamais parlé de lui.
Lui :
Y'a un commencement à tout.
Moi : Et je dis quoi ?
Lui :
On s'en fout. Du moment que tu mets son nom dans le titre, c'est bon pour notre référencement sur Google. Essaie de trouver un titre rigolo.
Moi : Tu veux que je parle de liberté d'expression ?
Lui :
Ta gueule.
Moi : De l'antisémitisme, alors ? Parce que j'ai un truc là, sur l'antisémitisme et son instrumentalisation à la fois par le système et certains de ses adversaires et je pourrais...
Lui :
Stop. Je m'emmerde déjà. Je veux un truc léger, aérien, pour bien commencer l'année.
Moi : Oui.
Lui :
Oui, qui ?
Moi : Oui, Chef.
Lui :
Tu vois que tu peux quand je veux ?Hé, Dédé, c'est ma tournée !Manuel Valls n'est pas un homme en colère, mais un homme de colère. La colère, la détermination, c'est son truc, sa marque déposée. Ne dites plus « je suis en colère », parce qu'il risque de vous demander des droits d'auteur. Ne conjuguez plus un verbe suivi de « avec détermination », parce que là, il vous enverra ses avocats. Manuel Valls ne rigole pas : sur pratiquement toutes les photos de lui, il a un regard semi-halluciné, les mâchoires serrées et la tempe légèrement perlée de sueur, genre la solitude du torero au moment de l'estoc final.
De Dieudonné, on dit qu'il est le plus grand humoriste français. Bon, être le plus grand des humoristes français, c'est quand même être le meilleur joueur d'une équipe de foot qui se trouve tout en bas du classement, en dernière division. Je ne critique pas, je dis simplement que les « humoristes français », c'est pas mon truc. Bref, il ne me fait pas rire. Ce dont tout le monde se fiche, moi en premier.
Commentaire: Il s'agit de l'émission du 27 février 2012 du programme satirique de France Inter, A votre écoute, coûte que coûte.