Imaginons qu'un séisme de magnitude 6,5 sur l'échelle de Richter frappe soudain notre région. A Lyon, Fourvière vacille. Les tours de la Part-Dieu s'enflamment. Le stade de Gerland s'écroule...et des zones allant jusqu'à 180 kilomètres à la ronde sont touchées. Afin d'anticiper une telle catastrophe, l'Etat-major Interministériel de Zone Sud-Est et le Service Départemental d'Incendie et de Secours du Rhône ont organisé mercredi et jeudi un exercice de grande ampleur.

Exercice de pompiers
© afp.com/Jean-Pierre ClatotDes pompiers évacuent une victime lors d'un exercice de simulation de séisme majeur organisé par la préfecture, 14 avril 2011
Durant 24 heures quelque 285 sapeurs-pompiers ont été mobilisés sur quatre sites : la centrale thermoélectrique de Loire-sur-Rhône, l'ancien marché-gare de Lyon, le fort de Sermenaz et la carrière du Cheval Blanc à Saint-Pierre-de-Chandieu. « Les objectifs de cette opération sont multiples », explique Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts, préfet délégué pour la défense et la sécurité. « Il s'agit de faire travailler ensemble les pompiers de la région, de tester les moyens de commandement et de coordination mais aussi de préparer les sauveteurs à des interventions à l'étranger ».

A l'ancien marché-gare de Lyon, des chiens chercheurs tentent de retrouver des victimes. « Leur travail n'est pas facilité par les rafales de vent qui troublent leur odorat », précise un pompier. L'exercice permet également de tester le matériel en cas de tremblement de terre, mais pas uniquement : les hypothèses d'un glissement de terrain, d'une explosion ou d'une coulée de boue sont aussi envisagées. Certes, le risque de voir de tels phénomènes survenir dans la région demeure faible. Lyon est classée en risque sismique 2 sur une échelle de 5.

Faut-il craindre un séisme majeur en Rhône-Alpes ?

La réglementation sismique en matière de construction a profondément évolué ces dernières années et elle permet de mieux mesurer les risques auxquels sont soumises les zones habitables : ainsi le risque de sismicité en France a -t-il été réévalué, avec la parution de nombreuses nouvelles zones de sismicité liées à une meilleure connaissance de la génération et de la propagation des tremblements de terre. Autour de 16000 communes, qui n'étaient pas, jusqu'à présent, en zone de sismicité, le deviennent portant ainsi le nombre de communes concernées par le risque sismique à 21000, pas loin des deux tiers des communes françaises.

Ainsi la Direction régionale de l'environnement,de l'aménagement et du logement recense -t-elle très précisément les communes de la région selon leur risque de sismicité. Vous serez peut être surpris d'apprendre que vous résidez sur une zone à sismicité modérée, voire moyenne alors que vous pensiez échapper à ce péril là. La Savoie et la Haute Savoie sont précisément considérées comme des zones où le risque est plus prononcé qu'ailleurs sauf quelques cantons bien délimités. Voir carte d'aléa sismique.

La dernière « grosse » secousse tellurique recensée en Rhône Alpes date du 17 juin 2012. Il y a quatre mois, les habitants d'Epagny, tout prés d'Annecy, ont vécu un mini tremblement de terre. Un séisme d'une magnitude de 2,5 sur l'échelle de Richter qui a quand même secoué les habitants. Voir leur récit dans le Dauphiné Libéré.

Le péril sismique est donc de plus en plus intégré par les autorités tant dans les contraintes réglementaires de construction que dans les protocoles d'intervention des équipes de secours. L'exercice en vraie grandeur conduit actuellement par 300 pompiers rappelle que le danger d'un séisme d'importance dans notre région est ici pris très au sérieux .