Paul Biya - Cameroun
© InconnuPaul Biya, président du Cameroun

Ajoutés aux quelque 20.000 enregistrés en septembre, plus de 31.000 nouveaux sinistrés sont dénombrés dans les inondations de plus en plus graves dans la région camerounaise de l'Extrême-Nord où les autorités du pays tentent de répondre aux besoins urgents des victimes de cette catastrophe qui s'est cependant stabilisée dans la région voisine du Nord.

Le nouveau bilan annoncé par des sources administratives se rapporte au département du Logone-et-Chari, frontalier du Tchad, zone inondée par les eaux fleuve Logone en crue en raison des pluies abondantes qui continuent de tomber dans l'Adamaoua, autre région septentrionale du Cameroun où ce fleuve prend source et alimentée par diverses autres sources hydrologiques.

De quelque 10.000 le week-end écoulé, cette nouvelle vague d' inondations a affecté plus de 20.000 autres personnes au cours des derniers jours, portant le décompte total à 31.013 sinistrés cette semaine dont près de 9.000 dans la ville de Kousseri, voisine de la capitale tchadienne N'Djamena, où le ministre de l' Administration territoriale et de la Décentralisation René Sadi séjourne depuis lundi.

"Le Logone-et-Chari constitue le cou et la tête du Cameroun. Si le cou et la tête sont noyés, c'est tout le Cameroun sui sera noyé. Nous ne pouvons donc pas laisser que le Cameroun se noie. Nous sommes venus constater le désastre, mesurer l'ampleur de la situation, recueillir les attentes et circonscrire les actions à entreprendre", a déclaré celui-ci à la presse mardi à Kousseri.

Le ministre Sadi s'est choqué "par ce nous avons vu sur le terrain.Le gouvernement est décidé à tout mettre en oeuvre pour alléger les souffrances des populations victimes des inondations. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous avons décidé de rester à Kousseri pour mieux apprécier la situation et rendre compte au chef de l'Etat pour des solutions plus durables".

Avec le Nord, l'Extrême-Nord camerounais est touché par les inondations depuis août. Un premier bilan provisoire en septembre avait fait état de quelque 60.000 sinistrés dans les deux régions dont le tiers dans le Nord. En plus des crues du fleuve Logone qui convergent vers le Tchad, la région est aussi affectée par un trop- plein d'eau dans le lac Maga, également proche du Logone-et-Chari.

Kousseri, la principale de ce département, est sous une plus grande menace. Une digue de protection érigée autour de Logone en 1978 signale des risques de destruction, selon des sources concordantes.

En visite dans cette partie de son pays en septembre, le président camerounais Paul Biya avait annoncé la construction d'un nouvel ouvrage sous forme d'une route-digue de 330 km, dans le cadre d'une aide d'urgence de 1,5 milliard de francs CFA (3 millions USD) en faveur des victimes des inondations.