L'une d'elles, entreprise par des chercheurs de l'Université de Californie à Santa Barbara a même pu prouver que rêvasser aidait à résoudre des problèmes et dépasser certains blocages. Pour le comprendre, les chercheurs se sont livrés à un exercice très simple. Ils ont demandé aux participants à l'expérience de se livrer à des tâches inhabituelles. En clair, les participants devaient apprendre à utiliser plusieurs objets de différentes manières toutes plus contre-intuitives les unes que les autres. Sur ces tâches, les participants bloquaient ou mettaient du temps à trouver la solution. Cela constituait la première étape de cette expérience.
Dans la deuxième étape, les participants devaient se réattaquer ces drôles de tâches, mais entre temps, ils ont été divisé en plusieurs groupes :
- Les premiers ont dû s'attaquer illico à un autre exercice qui demandait toute leur attention avant d'attaquer à nouveau les exercices de la première étape
- Le second groupe a été occupé entre la première et la deuxième étape par une activité qui ne demandait pas d'attention particulière - typiquement le genre de situation pendant laquelle on rêvasse
- Les participants du troisième groupe, eux, ont pu prendre une pause de 12 minutes avant de se réattaquer aux exercices de la premières étape
- Le quatrième groupe s'est directement attaqué aux exercices de la première étape n'étant autorisé ni à prendre de pause, ni à participer à une autre activité
Mémoire: pas tous égaux
Disposons-nous tous de la même capacité à rêvasser ou à nous concentrer? Dans le même numéro de la revue Psychological Science, les chercheurs Michael Kane et Jennifer McVay se sont intéressés au rapport entre la rêvasserie, la mémoire dite du travail et l'efficacité.
La mémoire de travail, c'est un système de mémoire active qui s'occupe à la fois du traitement et du maintien des informations à court terme. Grâce à des expériences et de nombreux témoignages, leur étude montre que moins notre mémoire de travail est développée, plus on est enclin à rêvasser, en tout cas lorsqu'on fait face à des tâches qui nécessitent d'être concentré.
Mémoire de travail: elle nous aide
Mais quel rôle la mémoire de travail joue-t-elle lorsqu'on se met à rêvasser? Est-ce qu'elle inhibe notre capacité à déconnecter de tâches qui nous demandent concentration et effort, ou est-ce qu'elle nous permet au contraire de déconnecter tout en continuant à contrôler ce que nous faisons? Toujours dans la même revue, le psychologue Daniel Levinson a demandé à des volontaires de se livrer à deux tâches très simples: appuyer sur un bouton en réaction à l'apparition d'une certaine lettre de l'alphabet sur un écran, ou appuyer sur le bouton à chaque respiration.
À l'issue de ces deux tests, Levinson a comparé la propension des participants de chacun des deux groupes à rêvasser. Les mesures montrent que, dans les deux cas, les individus qui avaient une plus grande mémoire de travail ont eu davantage tendance à rêvasser que les autres, sans que cela n'ait d'influence sur leurs résultats.
Dans un second volet de l'expérience, les volontaires se sont livrés aux mêmes exercices à ceci près que Levinson avait prévu plusieurs éléments visuels ou sonores pour les distraire. Et dans cette situation, la corrélation a disparu. En d'autres termes, la mémoire de travail nous permet de nous concentrer sur des priorités sous-jacentes, tout en autorisant à notre cerveau de divaguer si rien d'autre n'occupe notre attention.
Envie de stimuler votre mémoire? Inutile de vous jeter sur des sudoku, votre mémoire vaut mieux que ça. Consultez plutôt le diaporama suivant.
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