Gazaouit Palestine flag
© ReutersUn manifestant brandit le drapeau palestinien alors qu'une bombe vient de tomber non loin (19 novembre).

La marine et l'aviation israéliennes ont poursuivi dimanche leurs bombardements de la bande de Gaza pour la cinquième journée consécutive. Les tirs de roquettes palestiniennes ont également continué.

S'exprimant sur la situation en public pour la première fois depuis le début de la campagne israélienne de bombardements aériens sur Gaza mercredi, Barack Obama a dit soutenir « pleinement le droit d'Israël à assurer sa propre défense ». Le président américain a cependant jugé « préférable » d'éviter une invasion terrestre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a toutefois averti dimanche qu'Israël était prêt à étendre son offensive, destinée à mettre fin aux tirs de roquettes palestiniennes qui s'abattent régulièrement depuis des années sur son territoire.



Tirs croisés

Depuis le déclenchement mercredi de l'offensive israélienne « Pilier de défense » avec l'assassinat à Gaza du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari, 78 personnes ont été tuées : 75 Palestiniens, dont la moitié des civils, et trois civils israéliens.

Au total, vingt-neuf Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, ont été tués dimanche, la journée la plus meurtrière depuis mercredi.

Gaza bombarded
© ReutersFumée et explosion à Gaza City après une frappe israélienne (19 novembre).
Onze Palestiniens, dont quatre femmes et cinq enfants, y compris neuf membres d'une même famille, ont notamment péri dans une frappe aérienne qui a détruit un immeuble de trois étages d'un quartier du nord de la ville de Gaza.

Deux hommes sont morts alors qu'ils se trouvaient à bord d'une voiture touchée par un raid au nord de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont précisé des médecins palestiniens. Une femme de 60 ans a été tuée dans sa maison à Rafah, qui a aussi été bombardée, selon la même source.

Côté israélien, pour la quatrième journée consécutive, les sirènes d'alerte aérienne ont retenti à Tel-Aviv et à Jérusalem.

Conditions israéliennes à une trêve

Le président égyptien Mohamed Morsi a fait état d'« indices » précurseurs d'un cessez-le-feu. Un responsable israélien s'est rendu dimanche au Caire où des discussions se poursuivaient pour parvenir à une trêve, selon des responsables égyptiens.

« Il y a des contacts mais ils sont actuellement loin d'être finis », a souligné l'un des vice-Premiers ministres israéliens, Silvan Shalom. Son collègue Moshe Yaalon et le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman ont affirmé qu'une trêve n'était possible qu'avec un arrêt total des tirs des groupes armés palestiniens.

Lieberman a par ailleurs rencontré le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius, qui a affirmé que « la guerre n'est pas une option » et qu'il y a « urgence à intervenir » pour obtenir un cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens.

Le président français François Hollande a pour sa part eu un nouvel entretien téléphonique avec Mohamed Morsi, qu'il a informé des démarches du chef de la diplomatie française dans la région pour obtenir un cessez-le-feu immédiat.

Gazaouits after bombing
© KeystoneDes Palestiniens devant la maison détruite d'Attia Abu Inkara, un leader du Hamas (18 novembre)
Nombreux contacts

Londres avait déjà prévenu qu'une opération terrestre pourrait « coûter » à Israël « une grande partie » de son soutien international, le ministre des affaires étrangères William Hague estimant qu'elle « menacerait de prolonger le conflit ».

Son homologue russe Sergueï Lavrov va proposer mardi à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton de réunir le Quartette (ONU, UE, Etats-Unis, Russie) sur la situation à Gaza, selon l'agence Ria Novosti.

En visite au Caire, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est prononcé pour un « cessez-le-feu synchronisé ».

Prochaines échéances

Sont attendus lundi à Jérusalem l'envoyé spécial du Quartette, Tony Blair, et, selon une source officielle israélienne, le ministre allemand des Affaire étrangères Guido Westerwelle.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, et un groupe de ministres arabes des Affaires étrangères se rendront mardi à Gaza pour manifester leur solidarité à l'égard des Palestiniens. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon doit pour sa part rencontrer Mohamed Morsi lundi au Caire.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a quant à lui appelé les Palestiniens à manifester pacifiquement contre « l'agression israélienne à Gaza ».

Gaza after bombing
© ReutersTrou creusé par une bombe à Khan Younis au sud de la bande de Gaza (19 novembre).
Chronologie des événements

Mercredi 14 novembre

Le chef des opérations militaires du Hamas Ahmad Jaabari tué par un raid contre sa voiture à Gaza, principal chef militaire palestinien tué par Israël depuis la fin de l'offensive israélienne « Plomb durci » (déc 2008-jan 2009).

Une soixantaine de raids israéliens frappent la bande de Gaza (six morts). Les groupes palestiniens répliquent par des tirs de roquettes.

Jeudi 15 novembre

Onze Palestiniens tués dans des raids israéliens, trois Israéliens par un tir de roquette dans le sud d'Israël.

Londres accuse le Hamas d'être le « principal responsable de la crise ». La Russie juge « disproportionnée » la réaction d'Israël aux attaques « inacceptables » du Hamas.

Vendredi 16 novembre

Cinq Palestiniens tués dans des raids israéliens. Le président égyptien Mohamed Morsi dénonce l'offensive israélienne.

Une roquette tirée par le Hamas depuis Gaza frappe les environs de Jérusalem, pour la 1re fois dans l'histoire du conflit israélo-palestinien.

Israël rappelle plus de 16 000 réservistes.

Samedi 17 novembre

Seize Palestiniens tués dans des raids israéliens. Siège du gouvernement du Hamas détruit.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères Rafik Abdessalem appelle la communauté internationale à stopper « l'agression israélienne ».

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan dit qu'Israël devra rendre des comptes pour le « massacre d'enfants innocents » à Gaza.

Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi s'engage à soutenir les Palestiniens contre « l'agression » israélienne.

Pour la Maison blanche, les tirs de roquettes depuis Gaza ont été « le facteur déclenchant » du conflit.

Mohamed Morsi, en contact avec les deux parties, estime qu'une trêve pourrait être rapidement conclue.

Dimanche 18 novembre

Vingt Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, tués dans des raids israéliens sur Gaza. Sept Israéliens blessés par des tirs de roquettes depuis Gaza.

Au moins six journalistes blessés dans des frappes israéliennes contre un centre de médias à Gaza, l'antenne en arabe de la chaîne publique russe Russia Today détruite.

Une trêve possible «aujourd'hui ou demain», déclare un haut responsable palestinien à Gaza.

L'armée israélienne prête à «intensifier significativement» son opération militaire (Netanyahu).

La Ligue arabe annonce l'envoi mardi à Gaza de son secrétaire général à la tête d'une délégation ministérielle.