Washington et Londres fustigent Israël.

L'annonce par Israël de construire 3000 logements dans des colonies, en représailles à l'accession de la Palestine au statut d'État observateur à l'ONU, a suscité une réprobation internationale généralisée, y compris par les pays qui ont voté contre la résolution palestinienne, notamment les États-Unis. En effet, Hillary Clinton a condamné le projet israélien en affirmant qu'il fait "reculer la cause de la paix". La Maison-Blanche a évoqué des "actions (...) contreproductives" qui "rendent plus difficile la reprise des négociations directes ou la possibilité de parvenir à une solution à deux États", selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor. La porte-parole de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, a lié le projet israélien directement au vote jeudi à l'ONU qui a érigé la Palestine au statut d'"État non membre". "Avec ce qui s'est passé à New York, il y avait un risque qu'une action provoque une réaction", a-t-elle dit.

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a fait part hier de son "extrême préoccupation" concernant le projet israélien de construction de logements dans les colonies et souhaité que Jérusalem "revienne sur sa décision". "Je suis extrêmement préoccupé des informations faisant état des projets du gouvernement israélien d'approuver la construction de 3 000 nouveaux logements à Jérusalem-Est et en Cisjordanie", a souligné le chef de la diplomatie britannique dans un communiqué. "Le Royaume-Uni conseille fortement au gouvernement israélien de revenir sur sa décision", a-t-il ajouté, rappelant que les "colonies israéliennes sont illégales au regard de la législation internationale".

De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé de New York à la reprise des négociations avec Israël, tout en réclamant l'arrêt de la colonisation. Le projet israélien est vivement dénoncé par les Palestiniens, car il couperait pratiquement en deux la Cisjordanie, compromettant la viabilité d'un État palestinien. Une membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui, a aussi dénoncé cette annonce. "Le monde doit prendre ses responsabilités", a-t-elle dit. Alors que Benjamin Netanyahu a dénoncé le vote de l'Assemblée générale et fustigé le discours jeudi du président palestinien, lui reprochant de ne pas s'exprimer comme un homme épris de paix, l'opposition israélienne a accusé le Chef du gouvernement, grand favori aux élections du 22 janvier, de n'avoir pas su dissuader les Palestiniens de leur projet. "Israël a perdu aujourd'hui, avec la reconnaissance à l'ONU, toutes les réalisations que nous avions obtenues par les négociations", a déploré l'ancienne ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui a lancé cette semaine un parti centriste.