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En une dizaine de jours, la grogne anti-Maliki s'est transformée en colère, puis en rage. Les manifestations circonscrites à Ramadi et à l'autoroute Bagdad-Amman, ont fait tâche d'huile avec des rassemblements de dizaines de milliers d'Irakiens à Falloujah, Samarra, Mossoul. Des chefs de tribus de la région de Bassora ont apporté leur soutien aux contestataires.

A Ramadi, le vice-Premier ministre sunnite Salah al Moutlaq - qui traitait jadis Maliki de dictateur, mais qui s'est réconcilié avec ce dernier en mai 2012 - a été attaqué par les manifestants, alors qu'il voulait calmer la foule en réclamant la libération des femmes prisonnières politiques. Ses gardes du corps ont dû tirer en l'air pour permettre à son convoi de faire demi-tour vers Bagdad, sous les cris de « traître » et de « Dégage ». Le drapeau irakien avec trois étoiles et Allahu Akbar (Dieu est le plus grand) ajouté par Saddam Hussein en 1991 était omniprésent.

Pour le général Abou Abdallah al-Ansari - un des héros de la bataille de Falloujah contre les Marines - il faut s'attendre au pire (1). Le régime d'Al-Maliki, avec l'aide de l'Iran, serait tenté de répondre par la violence aux manifestations jusqu'ici pacifiques. Il demande aux révolutionnaires irakiens de se préparer à construire des barricades, de stocker des armes et des munitions, et de s'organiser pour soigner les blessés.

En cas d'une fuite en avant sanglante du régime - comme en Syrie , il assure que les révolutionnaires irakiens seront en mesure d'humilier, par leur résistance, les forces déployées par Maliki, composées majoritairement de mercenaires et de soldats engagés pour échapper à la misère. En cas d'intervention iranienne directe, le général Abou Abdallah al-Ansari a déclaré que les Irakiens forceraient les Iraniens « à avaler le calice de poison une seconde fois » (2).

Notes

(1) http://www.dhiqar.net/Art.php?id=30404
(2) Le général Abou Abdallahal-Ansari fait référence au discours de l'ayatollah Khomeini, le 18 juillet 1988, au cours duquel il mit un terme à la guerre Iran-Irak en avalant - selon son expression - un « calice de poison », c'est-à-dire en acceptant la résolution 598 du Conseil de sécurité de l'ONU qui réclamait un cessez-le-feu.

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