Serge Blisko
© MaxpppL'indemnité de Serge Blisko qui dirige la Miviludes a été augmentée de 122 %

Un arrêté publié jeudi au Journal officiel multiplie par deux l'indemnité du président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Elle passe de 1 800 à 4 000 euros. L'UMP ironise évoquant un « joli cadeau ».

Le texte publié au Journal officiel est cosigné par Matignon, le ministère de la Fonction publique et par le ministère délégué au budget. Il fait passer l'indemnité du président de la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, de 1 800 à 4 000 euros. Une hausse de 122 % qui a immédiatement suscité une réaction de l'UMP.

« Le joli cadeau » fait à Serge Blisko (UMP)

L'opposition dénonce un « joli cadeau » fait à Serge Blisko, un ancien député PS nommé en août par François Hollande à la tête de l'organisme. Le secrétaire national de l'UMP, Sébastien Huygues s'indigne de cette augmentation :
« Dans cette période où l'on fait attention aux deniers publics, où on dit que l'État doit faire des économies, cette augmentation est incompréhensible. »
Sébastien Huygues se demande si il n'y a pas - dans cette hausse - la volonté « de recaser avec une indemnité conséquente des amis qui ne sont plus au parlement ». Lors des dernières législatives, Serge Blisko, député PS sortant, avait laissé sa place dans la 10e criconscription de Paris à un candidat d'Europe Écologie-Les Verts dans le cadre de l'accord électoral entre le PS et EELV.


« Une polémique politicienne » (Serge Blisko)

Rien de tout cela répond Serge Blisko qui explique être « le premier non-fonctionnaire à être nommé à la tête de cette présidence » qui explique que son prédécesseur était un haut-magistrat et avant lui que le poste était occupé par des préfets. « Je suis bien loin des émoluments que pouvaient percevoir mes prédécesseurs. J'étais médecin généraliste et j'étais parlementaire. Je ne le suis plus. Ma retraite de médecin est de 650 euros par mois ».

Pour Serge Blisko, il s'agit donc d'une « polémique politicienne » alors que « la représentation nationale devrait être unanime pour encourager les efforts contre les dérives sectaires qui sont encore très dangereuses dans notre pays ».

De son côté Matignon a également expliqué que Serge Blisko était le seul président nommé depuis 2003 à ne pas être fonctionnaire et à ne pas percevoir à ce titre une rémunération. Ainsi, explique-t-on, avec 4 000 euros il reçoit 30 % de moins que ce que touchait le précédent président, Georges Fenech, qui cumulait son salaire de magistrat et son indemnité de président.