Jakarta floods, rescue and people
© EPAEvacuations des zones inondées à Jakarta, Indonésie, le 18 janvier 2013

Au moins onze personnes sont mortes depuis mardi, et 18.000 habitants étaient sans abri, à la suite d'inondations qui ont submergé une partie de Jakarta, les pires depuis 2007, a-t-on appris vendredi de source officielle.

Des inondations sont encore en cours et, depuis le 15 janvier, onze personnes sont mortes, dont cinq en raison d'électrocution, a indiqué le porte-parole de l'Agence nationale de gestion des catastrophes Sutopo Purwo Nugroho.

Parmi les victimes, figurent deux enfants de deux et treize ans, a-t-il précisé, ajoutant que plus de 18.000 personnes ont dû être évacuées.

Deux personnes ont de plus été portées disparues, après avoir été piégées par les eaux dans le sous-sol d'un immeuble du centre des affaires, selon la police. Les secouristes, dont quatre plongeurs, tentaient désespérément de localiser les disparus.

Près de 3.000 policiers participaient au secours sur l'ensemble de la ville, aidés de nombreux bateaux pneumatiques. Le niveau d'alerte est à son plus haut et l'état d'urgence a été décrété.

Les inondations, démarrées en début de semaine, ont paralysé jeudi une partie de Jakarta, dont le quartier des affaires et des administrations. Les ambassades de France, d'Allemagne et du Royaume-Uni, notamment, étaient encerclées par les eaux, tout comme nombre d'hôtels de luxe et de gratte-ciel de verre et d'acier du quartier de la finance.

Vendredi matin, 8% de la capitale était encore affecté, a indiqué M. Nugroho.

Mais dans l'après-midi, les eaux avaient pratiquement disparu du centre-ville, ne laissant que de la boue à l'entrée des centres commerciaux huppés où les magasins Gucci, LVMH et autres Hermès restaient désespérément vides.

La situation ne déplaisait cependant pas au luxueux hôtel Mandarin Oriental, encerclé par les eaux jusqu'en milieu de journée. Les habitants du quartier huppé de Menteng, inondé, et des employés de l'ambassade britannique, juste en face, qui ne pouvaient rentrer chez eux ont élu domicile à l'hôtel, a déclaré à l'AFP la directrice de la communication, Endamia Karina, se félicitant d'un taux d'occupation en hausse.

La montée des eaux, dues à des pluies diluviennes, a provoqué des bouchons encore plus importants que ce que connaît habituellement la capitale de 20 millions d'habitants (avec sa banlieue), pourtant déjà réputée pour sa circulation dantesque.

Il m'a fallu deux heures pour aller au bureau, explique à l'AFP Shinta Maharani, qui n'avait pourtant que sept kms à parcourir. J'ai dû abandonner la moto-taxi que j'avais prise et marcher 40 minutes, tellement il y avait de l'eau, a-t-elle ajouté.

Il s'agit des pires inondations dans la capitale depuis 2007, quand 50 personnes environ avaient été tuées et plus de 300.000 habitants s'étaient retrouvés sans-abri.

Jeudi, les eaux ont atteint jusqu'au palais présidentiel, contraignant le numéro un indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, à retrousser son pantalon pour se rendre à ses bureaux.

Jakarta connaît chaque année des inondations lors de la saison des pluies, qui s'étend approximativement de novembre à avril. Les politiciens en campagne promettent depuis des décennies de régler le problème mais en vain.