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On reproche parfois à ce gouvernement de n'avoir pas de cou... C'est faux. Il en a et elles remontent loin. En gros, aux années d'un Mitterrand qui aimait tant plaire aux femmes.

C'est ainsi Fabius qui, le premier, lança en 1986, l'idée d'une féminisation des noms de métiers. Puis, son successeur Jospin a remis le couvert en 1998 et imposé dans l'urgence de « recourir aux appellations féminines pour les noms de métier, de fonction, de grade ou de titres », etc. Les révolutionnaires devant faire du passé table rase pour ouvrir la voie à l'homme nouveau qui, dans ces années-là, était surtout une femme, on a vu alors arriver sur le marché - celui du français, en tout cas - des lots de plombière, marine, bétonneuse, pompière, rabbine, camionneuse, cheffesse, etc. Et comme il faut rendre à la Ligue communiste révolutionnaire ce qui lui appartient, rappelons que l'apothéose fut atteinte par l'ami Besancenot, qui, interrogé sur Canal+ pendant la campagne présidentielle de 2007, déclara que, s'il était un jour élu président de la République, il prendrait pour incarner Marianne « une sans-papière ». Car si les hommes ont des papiers, les femmes ont des papières, c'est bien connu.

Hélas, l'enfer est pavé de bonnes intentions et l'on n'a plus aujourd'hui qu'à battre notre coulpe. En effet, en guérissant une plaie, on en a ouvert une autre car instaurer la parité homme-femme ne revient qu'à creuser encore une inégalité en faisant la part belle au genre. Et ça, hein, ce n'est pas bien, mais alors pas bien du tout ! Heureusement, les troupes socialistes étant de retour au pouvoir, il y a des vigiles à tous les étages.

Madame Sandrine Mazetier, par exemple, vice-présidente de l'Assemblée nationale, qui estime urgent de débaptiser l'école maternelle au motif que « Cette dénomination institutionnelle laisse entendre que l'univers de la petite enfance serait l'apanage des femmes et véhicule l'idée d'une école dont la fonction serait limitée à une garderie. » Ben oui, forcément, au moment où l'on se prépare à légaliser l'adoption pour les couples homosexuels, on ne voudrait pas discriminer papa et papa en leur rappelant maman. (Notez bien, il va falloir aussi débaptiser les crèches qui me semblent un peu trop connotées « Petit Jésus », mais c'est un autre problème.)

Madame Mazetier propose de « Remplacer ce nom genré (sic) par un nom neutre [qui] redonnerait symboliquement aux pères la place qui leur revient dans l'éducation de leur enfant, et repositionnerait l'école dans son rôle éducatif différent de celui des parents. » Peut-être même que ça règlerait ce problème crucial qu'on n'évoque guère : celui du « popo » des tout petits. Certes, c'est une préoccupation très « maternelle » dont je vais faire état ici, et on me le pardonnera j'espère, mais je m'explique : par peur des accusations de pédophilie, la consigne est de laisser les petits enfants de 3 ans avec le derrière sale (et je ne vous dis pas dans quel état ils seront s'ils vont à l'école à 2 ans et doivent changer leurs couches tout seuls). Qu'on supprime le genre et le problème sera réglé : plus de tentations sexuées ! Merci Madame Mazetier.

Ah ! J'allais oublier. Une dernière bonne nouvelle avant de vous quitter. Madame Michèle Delaunay, ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'Autonomie, vient d'obtenir gain de cause : le verbe « vieillir » est désormais banni des textes officiels pour être remplacé par « avancer en âge ». Son prochain combat : remplacer « tomber amoureux » par « monter en amour ».

Tiens bon, Michèle, on est derrière toi !