Sans surprise, le chômage a de nouveau augmenté en janvier, pour le 21e mois consécutif. Selon les chiffres publiés mardi 26 février par le ministère du travail et de l'emploi, le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant eu aucune activité au cours du mois (catégorie A) s'est établi à 3 421 800, Dom compris. La hausse a atteint 41 900 personnes en un mois.

Cette forte hausse est due en partie à des changements de pratiques des radiations administratives début janvier. Celles-ci ont désormais lieu au moment de la notification, et plus au moment du manquement qui les motive. Selon le ministère, la hausse aurait été limitée à 22 800 personnes en catégorie A en métropole sans cette modification. "Cette progression est inférieure à l'évolution moyenne constatée au second semestre 2012", a calculé le ministère. Certes, mais elle montre que la hausse du chômage n'est pas près de ralentir, après des chiffres de décembre qui avaient été un peu plus optimistes.

Un niveau jamais atteint depuis juillet 1997

En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A s'établit à 3 169 300, un chiffre jamais atteint depuis juillet 1997. A ce rythme, le record de janvier 1997 (3 195 500 inscrits) pourrait être dépassé dans deux mois.

En comptant les chômeurs en activité réduite (catégories B et C), la hausse atteint 60 000 personnes. Elle aurait été de 36 800 personnes sans la modification sur les radiations, ce qui reste là aussi très élevé. Le nombre de chômeurs dans les catégories A, B et C s'établit à 4 967 500 personnes Dom compris, tout proche du terrible seuil symbolique des 5 millions de chômeurs.

Dans le détail, les chômeurs de longue durée, inscrits depuis plus d'un an, sont à nouveau fortement touchés, avec une hausse de près de 2 % en un mois, et près de 14 % en un an. La catégorie des chômeurs inscrits depuis plus de trois ans bondit même de 18,5 % en un an. Conséquence de cette dramatique explosion du chômage de longue durée, le nombre de demandeurs d'emploi au RSA a grimpé de 45 000 personnes en un mois, en hausse de 14 % sur un an. Pour l'allocation de solidarité spécifique (ASS), la hausse est de 12,3 % en un an.

L'objectif d'inverser la courbe d'ici fin 2013 officiellement maintenu

En janvier, cette nouvelle hausse du chômage est surtout due à la chute des sorties des listes d'inscrits de Pôle emploi : en effet, en plus de la baisse des radiations, les reprises d'emploi déclarées ont reculé de plus de 5 % en un mois et les entrées en stage de plus de 11 %. Les offres d'emploi collectées reculent de plus de 10 % en janvier.

De leur côté, les nouvelles inscriptions ont baissé légèrement (-2,7 %), car les fins de CDD, de missions d'intérim ou les licenciements économiques ont affiché une relative stabilité en janvier. Dans son communiqué, Michel Sapin, le ministre du travail et de l'emploi, renouvelle "l'objectif du gouvernement d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année". Les chiffres de janvier montrent qu'on en est encore très loin.