Traduction : Avic

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En Amérique la vérité est une injure. Si vous dites la vérité, vous êtes injurieux.

Je suis injurieux. Michael Hudson est injurieux. Gerald Celente est injurieux. Herman Daly est injurieux. Nomi Prins est injurieux. Pam Martens est injurieux. Chris Hedges est injurieux. Chris Floyd est injurieux. John Pilger est injurieux. Noam Chomsky est injurieux. Harvey Silverglate est injurieux. Naomi Wolf est injurieux. Stephen Lendman est injurieux. David Ray Griffin est injurieux. Ellen Brown est injurieux.

Heureusement, bien d'autres encore sont injurieux. Mais dans combien de temps être injurieux se transformera-t-il en «ennemi de l'État»?

Tout au long de l'histoire ceux qui disaient la vérité ont souffert et les historiens des tribunaux ont prospéré. C'est la même chose aujourd'hui, comme l'illustre avec brio Gerald Celente dans le prochain numéro de Trends Journal.

Je l'ai appris au cours des 35 dernières années en tant que chroniqueur. Si vous dites aux lecteurs ce qui se passe vraiment, ils vous posent des questions du genre : pourquoi vous ne pouvez pas être positif. Pourquoi nous dites-vous qu'on ne peut remédier à ce qui ne va pas ? Ne savez-vous pas que Dieu a donné aux américains le pouvoir de faire face à tous les problèmes ? Qui êtes-vous? Une sorte d'idiot, un anti-américain, un gauchiste-libéral-coco ? Si vous détestez tant l'Amérique, pourquoi ne pas aller à Cuba, en Iran ou en Chine (ou partout ailleurs où se trouve encore la Bête communiste) ?

Les Grecs anciens l'ont bien compris. Dans la mythologie grecque, Cassandre était la prophétesse que personne ne croyait bien qu'elle ait toujours eu à 100% raison. Dire la vérité aux Américains ou aux Européens coûte aussi cher aujourd'hui qu'au temps des Grecs dans la mythologie antique.

En Amérique et partout dans le monde occidental ou le monde entier, dire la vérité est impopulaire. Bien plus, aux Etats-Unis, dire la vérité a été criminalisé. Regardez par exemple Bradley Manning, détenu pendant deux ans en prison sans possibilité de caution et sans procès, en violation de la Constitution américaine, torturé pendant un an de détention illégale, en violation des lois américaines et internationales, et maintenant traduit en justice, par les procureurs corrompus, accusé d'avoir aidé les «ennemis des Etats-Unis » en révélant la vérité, comme le lui impose le code militaire américain qui stipule que les soldats américains sont tenus de rapporter les crimes de guerre. Quand ses supérieurs se sont montrés indifférents aux crimes de guerre, Manning a révélé ces crimes via WikiLeaks. Qu'est-ce qu'un soldat avec un sens du devoir et une conscience morale peut faire d'autre quand la chaîne de commandement est corrompue?

Julian Assange est un autre exemple. WikiLeaks a repris le rôle d'informer ce que les médias occidentaux ont abandonné. Rappelez-vous, le New York Times avait publié des documents du Pentagone en 1971, qui ont démoli les mensonges que Washington avait fait à la fois au public et au Congrès pour justifier la coûteuse guerre du Vietnam. Mais aujourd'hui, aucun journal ou chaîne de télévision n'accepte plus la responsabilité d'informer véritablement le public. Julian Assange a comblé le vide et a été immédiatement diabolisé, non seulement par Washington, mais aussi par les médias de gauche et de droite, y compris Internet. C'était une combinaison de jalousie, d'ignorance, et de soumission à Washington.

Sans WikiLeaks et Julian Assange le monde ne saurait pratiquement rien. Les magouilles de Washington, des médias « presstitués », et des médias des Etats fantoches prévaudraient. Le mot d'ordre a donc été lancé pour détruire Julian Assange.

C'est effarant de voir comment beaucoup de gens et de sites Internet ont obéi à l'ordre de Washington. Assange a été tellement diabolisé que, bien qu'ayant obtenu l'asile politique en Equateur, le gouvernement britannique, obéissant à son maître de Washington, refuse de le laisser sortir en toute sécurité de l'ambassade de l'Equateur à Londres. Assange est-il destiné à passer sa vie à l'intérieur de l'Ambassade de l'Equateur à Londres?

Assange va-t-il être une répétition du cardinal Jozsef Mindszenty, qui le 4 Novembre 1956, avait demandé l'asile à l'ambassade américaine à Budapest, au moment où les chars soviétiques avaient débarqué en Hongrie pour mater la révolution anti-communiste? Le cardinal Mindszenty vécut pendant 15 ans à l'ambassade américaine. Aujourd'hui, c'est «la liberté et la démocratie » d'amerika qui est en train de copier les pratiques soviétiques pendant la guerre froide.

En contraste avec «la liberté et la démocratie » des États-Unis et du Royaume-Uni, le régime «autoritaire», «communiste», «tyrannique» du gouvernement chinois, face à la défection du dissident chinois Chen Guangcheng à l'ambassade américaine à Pékin, l'a laissé partir.

C'est le monde à l'envers quand l'Amérique et les britanniques refusent de respecter le droit international, et que ce sont les communistes chinois qui défendent le droit international.

Les américains, insouciants, ne sont pas perturbés par le fait que de prétendus terroristes soient torturés, détenus indéfiniment en prison sans procès équitable, et exécutés selon le caprice d'un fonctionnaire de l'exécutif sans application régulière de la loi.

La plupart des Américains acceptent les assassinats irresponsables, la torture et la détention sans preuves, ce qui montre leur crédulité pour le monde entier. Il n'y a jamais eu dans l'histoire une population aussi ignorante que les Américains. Le monde est stupéfait qu'un peuple aussi insouciant soit devenu, dans un laps de temps aussi court, une superpuissance.

Le monde a besoin d'intelligence et de leadership afin d'éviter la catastrophe, mais l'Amérique ne peut fournir ni intelligence, ni leadership. L'Amérique est un pays perdu où les armes nucléaires sont dans les mains de ceux qui ne se préoccupent que de leur propre pouvoir. Washington est l'ennemi du monde entier et comprend la plus grande concentration de mal de la planète.

Où est le bon qui s'élèvera contre le mal ?