Edward Snowden
© REUTERS/GLEB GARANICHManifestation de soutien à Edward Snowden, le 27 juin à Kiev.
La National Security Agency (NSA) a la capacité de surveiller 75 % du trafic sur Internet aux Etats-Unis, écrit mercredi 21 août le Wall Street Journal. Citant d'actuels et anciens responsables de la NSA, le quotidien souligne que ce chiffre est supérieur à celui qui avait été fourni par les autorités après les révélations d'Edward Snowden sur les programmes de surveillance américains.

Début août, la NSA jurait dans un communiqué de sept pages ne s'intéresser qu'à 1,6 % des données circulant sur Internet, dont seulement 0,025 % est "effectivement sélectionné pour un examen".
"Autrement dit, si l'environnement mondial des communications était représenté par un terrain de basket classique, la collecte de la NSA équivaudrait à une surface de la taille d'une pièce de 10 cents sur ce terrain."
Le Wall Street Journal ajoute que la NSA conserve le contenu de certains emails envoyés par des citoyens américains, et qu'elle filtre les appels locaux passés par Internet. Dès lors qu'elle dispose d'un mandat signé par un juge, l'agence est ainsi en mesure d'intercepter pratiquement toutes les informations qui existent en ligne, conclut le titre.

Interrogée par Reuters, la NSA a répondu que sa mission de renseignement "se concentre sur la lutte contre les ennemis étrangers qui veulent porter atteinte au pays". "Nous défendons les Etats-Unis contre de telles menaces tout en travaillant avec acharnement à la protection de la vie privée des Américains. Ce n'est pas l'un ou l'autre. Ce sont les deux à la fois".

RÉVÉLATIONS EN CASCADE

Ces nouvelles révélations de la presse anglo-saxone viennent s'ajouter à une liste qui s'allonge chaque semaine. Auparavant, le Washington Post, s'appuyant sur une analyse d'un audit interne, rapportait que la NSA avait commis des "milliers" d'infractions aux lois sur le respect de la vie privée depuis qu'elle a été dotée de nouveaux pouvoirs en 2008.

Mardi, le quotidien britannique The Guardian, parmi les premiers à diffuser les documents secrets obtenus auprès de l'ancien consultant Edward Snowden, a raconté les pressions du gouvernement britannique, qui l'a notamment obligé à détruire des disques durs.

Quant à David Miranda, le mari du journaliste Glenn Greenwald arrêté à Londres par la police, il a indiqué son intention de porter plainte contre le ministère de l'intérieur. M. Miranda a été arrêté à sa sortie de l'avion, questionné pendant huit heures et cinquante-cinq minutes dans l'aéroport londonien d'Heathrow, avant d'être délesté de ses effets personnels, puis relâché.

Son récit pourrait figurer sur le site Schedule 7 Stories ("histoires de l'article 7"), qui compile les témoignages de "communautés suspectes" victimes de contrôles aux frontières jugés abusifs au nom de l'article 7, clé de voûte de la législation antiterroriste britannique.